176- Retour vers le 006 (29AOUT25 1/1) !

  Vous me suivez encore dans ce boulot de débroussaillage ? Bon. Vous commencez à connaître mes plongeons réguliers dans mon passé bloguesque.
  C’est définitivement comme faire du ménage dans une plate-bande... mais sans jardinière invitée pour me remplacer (voir texte 171). 
  J'ai beaucoup de travail à abattre, les ronces ont envahi ces vieux numéros d’une série que je redécouvre lentement et que je me donne le devoir de la remettre au goût du jour post-pandémie.

  Gurrrrlp… la tâche va être colossale : débuter par l'arrachage des mauvaises herbes, pour brasser et enrichir le terreau, puis y planter de nouvelles pousses, ajouter (presque obligatoirement) du paillis et terminer par arroser comme il se doit. 
  Si vous avez, comme moi, passé le cap des cinquante ans, vous savez déjà qu’il faut sortir les gants de travail pour ne pas abîmer la vieille peau des mains et mettre des genouillères pour éviter de casser les oreilles de vos proches avec vos plaintes de genoux en douleur.

  Alors, c’est quoi cette fameuse plate-bande tourmentée ? C’est une série de cinq textes — ben oui, cinq — sur la gradation de la correspondance lors d’un… « match »… disons. 
  Ce ne sera pas une mince affaire de tout remettre au goût du jour, surtout que je ne gambade plus aussi intensément qu’avant dans la sphère des rencontres. 
  Par contre, je m’accroche sur le dating en lisant et écoutant tout ce qui se dit sur le sujet… huhuhu !

  Et comme dans tous mes retours vers mes veilleries, je vous amène dans mon simili bureau de création et d’édition. 
  Déjà, je vous ai fait rencontrer plusieurs membres influents de mon équipe (voir les bureaux numéros 146, 151, 155, 165 et 169), chacun avec un rôle bien défini. 
  Allons donc rendre visite à un autre collègue au rôle primordial, un homme assez proche de la retraite travaillant au niveau de la relecture.

  — Venez, je vous en prie, avançons un peu. Je ne veux pas que notre directrice de la conformité ressurgisse comme un mauvais souvenir. Je comprends que, pour certains d’entre vous, Diane soit un modèle de rigueur... mais entre elle et Gérald, il y a un fossé.
  Je guide ma troupe vers le bureau 176, une porte presque anonyme au fond du couloir, dans un local légèrement en retrait, isolé du tumulte des brainstorms bruyants et des fous rires complices. 
  Le seul son qui parvient jusque-là : le glouglou d’un vieux distributeur d’eau à bidon bleu renversé. Sur la porte, une affichette laminée annonce : « Les participes passés participent au passé ».
  — Bon. Avant de cogner, je dois vous prévenir. Ce type s’appelle Gérald Côté. C’est le relecteur en chef, le gardien du sens du texte et de la ponctuation juste. En gros, c’est le dernier collègue qui a droit de vie ou de mort sur les paragraphes destinés à la blogosphère.
  — C’est pas Madame Vautrin qui détient ce pouvoir-là ? demande une femme au teint basané parmi les visiteurs.
  — Bonne remarque ! Diane a un droit de regard sur toutes les révisions soumises par les intervenants. Même moi, je lui présente des textes, des idées de romance à peaufiner sous son œil franc. Gérald, lui, reçoit les versions finales. Il traque les incongruités et les corrige au besoin.
  — J’comprends pas trop, ajoute un homme à l’allure docile. Diane a déjà toute la latitude. Moi, je lui ferais aveuglément confiance. C’est sa loi !
  Les autres visiteurs gloussent, sachant très bien le penchant révélé pour la domination soumission de l’intervenant.
  — Ok. Allons voir Gérald. Il va vous expliquer les subtilités de son rôle. Soyez indulgents : son poste est menacé par l’intelligence artificielle.

  À ce moment précis, la porte s’ouvre, dévoilant l’unique occupant du local. 
  Gérald, ni grand ni petit, arbore fièrement son goût pour les chemises à manches courtes toujours repassées, rentrées dans un pantalon beige à taille élastique. Des lunettes rondes reposent sur son nez aquilin (en bec d'aigle). Son teint est celui d’un rat de bibliothèque, pâle et un peu fripé, mais ses mains gardent la grâce d’un calligraphe. Ses cheveux gris et fins sont tirés vers l’arrière avec du gel figé dans le temps, probablement acheté en 1947.
  Le semi-retraité dégage une rigueur presque sacrée, sans être prétentieux. Son regard est doux, perçant, prêt à bondir dès qu’un participe passé est mal accordé. Il respire la précision, confirmé par ceux qui l’ont côtoyé. Certains ajoutent qu’il sent parfois le vieux papier… et le savon artisanal à la lavande.
  — Bonjour tout le monde. Je crois que je peux sauter par-dessus les présentations, notre chef a sûrement déjà épluché quelques lignes de ma vie, lance-t-il avec une voix chaude, à la Gilbert Sicotte au ton d'une vieille radio AM.
  — Et non, pas tant que ça, mon ami. Je n’ai pas réussi à expliquer clairement ce que tu fais ici par rapport à Diane.
  — C’est pourtant simple, dit Gérald en articulant chaque mot avec la précision d’un chirurgien syntaxique. Diane, c’est l’action : elle impose la révision, pousse les auteurs à s’auto-critiquer. Moi, je m’occupe de la cohérence globale, des transitions, des liens entre les paragraphes. Parfois, je modifie des pans entiers. Et si c’est majeur, je le fais avec l’accord de notre chère patron.
  — Et, détail non négligeable, Gérald est le seul employé qui utilise encore le téléphone. Il fuit les textos et les courriels comme la peste !
  — Les courriels ne transmettent ni intonation ni nuance. Très important, la prosodie (ensemble des éléments non-linguistiques du langage), pour capter l’essence d’un texte. Allez, cessez de bavarder dans le corridor et venez découvrir ma grotte de grammairien. Je vous présente mes vrais amis : Antidote, Bescherelle, Grévisse… et Larousse.
  Les visiteurs entrent, fascinés par la lumière tamisée d’une vieille lampe halogène éclairant un antique clavier IBM beige au bruit de mitraillette. Des piles de dictionnaires trônent, classées selon une logique mystérieuse. À gauche, une tasse de tisane verveine-ortie fume doucement à côté de la souris. 
  Au mur du fond, un tableau d’honneur affiche ses corrections les plus marquantes, dont celle d’une virgule intrusive dans un contrat de 128 pages. Une plante flétrie garde le coin de la fenêtre, affectueusement surnommée… Subjonctif.
  — Pour parler un peu de moi… ancien prof de français au cégep. J’ai quitté l’enseignement après une rupture un peu douloureuse avec un prof de philo. Certains noient leurs peines dans l’alcool ; moi, j’ai choisi les mots. J’ai été pigiste pour une maison d’édition avant d’atterrir ici, à travailler sur les éléments de ce blogue. J’ai écrit quelques poèmes, des nouvelles… rien de publié officiellement. J’en ai monté un recueil perso : Les parenthèses du silence. Un jour, peut-être…
  — Il n’y a pas eu que ce prof de philo…
  — Non, en effet. J’ai aimé. J’aime encore. Je suis ouvertement bisexuel — une incongruité, paraît-il, à mon âge. Une bibliothécaire dans les années 80. Un apiculteur retraité, mon aîné de dix ans, passionné de jeux de mots et de balades à vélo. Notre rupture ? Une dispute sur la ponctuation dans les textos.
  — Et cette rumeur de blind date… ?
  — Ah, ça ! Ce n’est pas une rumeur. J’ai bel et bien rigolé à un blind date dans un café littéraire, avec une femme aux cheveux rouges qui s’amuse à corriger les fautes sur les menus de restos.
  — Oooooooh… c'est weird ! Meeeerci Gérald ! Enfin un potin croustillant !
  — Et pour achever les dernières secondes d'attention de votre part : oui, mon boulot est menacé par l’IA. On m’appelle l’oracle grammatical, je reste toutefois un homme de peu de mots en réunion. Je n’y apporte que ma rigueur et parfois… mes biscuits secs faits maison.
  — On remarque d’ailleurs que plusieurs collègues des autres départements offrent des biscuits maison, non ? C'est une mode ?
  — Secret d’initiés… pour gagner l’estime des plus jeunes. Eux seuls prennent encore le temps de me demander des trucs comme : la différence entre « quelque temps » et « quelques temps ».
  — C’est ça être l’oracle : une grosse responsabilité.
  — En toute franchise, je dois vous dire ceci : Simon-Pierre, notre spécialiste NLP (Natural Language Processing), entraîne une IA à l’image de mon cerveau… sans le disséquer.
  — Tu es irremplaçable, cher Gérald. Tu restes un outil essentiel. Bon, on va te laisser travailler et boire ta tisane qui ne manque pas de tièdire.
  — Bonne visite à tous, et merci d’avoir pris le temps de venir m’écouter. Je demeure à votre écoute si vous repassez par ici.

  À peine les derniers mots prononcés, une salve d’applaudissements feutrés résonne dans le couloir. Pas un tonnerre, non. Un respect silencieux, comme on salue un vieux maestro après une répétition émouvante. 
  Certains hochent la tête, émus. D’autres murmurent un « merci Gérald » timide. Même ceux qui ne corrigent jamais rien sentent qu’ils viennent de croiser un artisan du mot bien pesé.

  Hooooolala ! C’est presque émouvant d’écrire une rencontre avec ce cher Gérald. Le prochain arrêt de la visite ? Ce sera avec l’équipe de la mise en page. 
  J’espère que ce petit tour dans « mes bureaux » vous a plu ! Je ne vous cacherai pas que j'adore écrire ces dialogues en incarnant les personnages dans ma tête.
  Maintenant que cette première partie est lue, passons à la relecture du texte numéro 006, une horreur littéraire que je ne comprends même pas comment j’ai pu laisser passer. 
  Tsé, Jeff Bezos a commencé son « Amazon » dans un garage avec trois crayons pis un modem 56k. 
  Moi, mon blogue, c’est pareil : une lente évolution vers un produit mieux ficelé… sans devenir milliardaire et sans réserver Venise pour marier ma crush bien en chair… hihihi !

006- Les échelons de la correspondance (1/5) !
  J’espère que vous prenez autant de plaisir à lire ces textes que j’en prends à les créer. 
  Je dirais que c’est un joyeux mélange de pseudo-recherches, d’écoute d’expériences racontées par ceux qui font l’histoire, de souvenirs glanés ici et là, de réflexions de corridor... bref, je ramasse tout ça, je raboudine le tout et j’essaie d’en faire sortir un semblant d’article!
  D’entrée de jeu, je vous l’avoue : je n’ai aucune formation littéraire. Mes cours de littérature au cégep sont bien trop loin pour être d’une quelconque utilité. 
  Tout ce que j’ai, c’est une longue vie de rat de bibliothèque et un flair de lecteur passionné qui m’aide à repérer ce qui sonne juste... ou pas.
  Alors oui, parfois c’est un peu fouillis, un peu décousu, mais l’essentiel, pour moi, c’est de vous partager mes points de vue. 
  Et surtout, de tergiverser joyeusement autour de mon sujet favori, qui n’est — surprise — ni l’échange de Patrick Roy vers l’Avalanche du Colorado en 1995, ni l’invention du beigne fourré crème Boston, mais bien... les madames toutes en rondeur !

  Je réfléchissais justement à mon prochain sujet, sans trop savoir où lancer mes tentacules. Et puis je me suis rendu compte que la réponse était là, sous mon nez : la correspondance.
  Quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, je suis forcé de l’admettre : la correspondance est devenue la clé du dating moderne. Ces flirts numériques sont désormais un passage (presque) obligé pour espérer une rencontres. Vous verrez souvent le mot correspondance et ses variantes, revenir dans mes textes, parce que c’est l’approche que j’ai choisie pour tendre la main — ou le clavier — vers celle qui voudra embarquer avec moi dans ce jeu d’échanges.
  Étant à des années-lumière du modèle « mâle alpha », j’ai dû penser à une approche plus douce, plus originale, pour aller vers celles qui offrent les plus belles douceurs... et les plus belles rondeurs.

  Mais voilà. À l’heure où j’écris ces lignes, post-pandémie, après les grands confinements l’apocalypstique de 2020, j’ai comme l’impression que les portes de la correspondance se sont refermées. Et pourtant, cette méthode m’avait permis de tirer mon épingle du jeu avant que le monde ne bascule…
  C’est triiiste — oui, avec trois « i » — de constater à quel point les règles du jeu ont changé. Ajoutons à tout ça les vagues de dénonciations visant certaines personnalités aux doigts trop longs… Disons que les hommes, désormais, doivent user de beaucoup plus de délicatesse s’ils veulent entrer en relation sans faux pas.

  Ok, j’avoue : par la bande, moi-même, sans trop m’en rendre compte, j’ai l’impression d’avoir changé mon mode d’emploi. Comme si un petit « syndrome de l’imposteur du dating » s’était glissé dans mes communications. 
  Je tarde à présenter des intentions claires, préférant m’en remettre à un charme flou, un peu vintage, un peu maladroit, qui repose sur l’échange plus que sur la séduction frontale.
  En vérité, je me vois plutôt comme un pèlerin cosmique, embarqué dans une quête quasi mystique avec l’univers. Je lance mes messages comme des bouteilles à la mer… ou plutôt, dans l’espace. En espérant qu’un jour, une extraterrestre — aussi décalée que moi — capte mes signaux.

  C’est ici qu’entre en scène un concept bien à moi : les échelons de la correspondance.
  Attention (ou disclaimer, si tu préfères l’anglais) : ce concept est totalement inventé. Ne perdez pas votre temps à le chercher dans le livre « Dating pour les nuls ». Et non, je ne me prends pas pour Marc Boilard ou David Paré — je n’ai ni les chemises satinées ni la prétention d’un coach en séduction.
  Par contre, correspondre avec une correspondante, ça implique un certain investissement de soi. Et plus les intentions se précisent, plus l’intensité de l’échange peut grimper.

  Quand j’écris que je cherche une correspondante, ne vous méprenez pas : derrière ces mots feutrés, il y a un désir bien réel de faire connaissance « en vrai ». 
  Mais pour arriver à ce saint Graal — une rencontre qui donne envie de rester — je dois soigner ma démarche, peaufiner ma valeur, me montrer sous mon meilleur jour (sans filtre Snapchat).
  Parce que, soyons honnêtes : le sex-symbol masculin avec un compte en banque intersidéral — genre capable de se payer un petit aller-retour dans l’espace comme Guy Laliberté — ben ce gars-là, lui, n’a pas besoin de passer par mes quatre échelons de la correspondance.
  Mais pour le commun des mortels, comme moi et peut-être toi inclus, ça demande un peu plus de patience, d’effort et de doigté. Certains passent du match à la rencontre en deux messages. D'autres, comme moi, doivent y aller étape par étape. C'est mon devoir de vous présenter en grande primeur… enfin, les quatre échelons de la correspondance !

Échelon un : l'accroche
  On se jauge, on se découvre, le clavier ou le téléphone sert d’avant-goût. Un small talk pour briser la glace, des banalités pour s’ouvrir, quelques détails du quotidien pour se sentir moins étrangers. 
  Si l’intérêt de l’un envers l’autre ne s’effrite pas dans les premières heures ou les premiers jours, l’échange peut aller plus loin. Disons que le premier camp de base de l’ascension est atteint.

Échelon deux : la connexion
  L’échange monte d’un cran : textos, messages vocaux, photos… Le téléphone intelligent devient confident. C’est surtout un test : ça passe ou ça casse. Les premières photos s’échangent, les premières voix se dévoilent — parfois suaves, parfois dignes d’un chant métal bien rauque, ça demeure une surprise ou une déception ! 
  Rappelons-le : le numéro de cellulaire est une donnée ultra précieuse, un petit bastion qu’on ne franchit que si l’autre dégage une aura de suprême confiance. Et si les protagonistes s’endurent encore à ce stade... ouf! 
  C’est ici qu’on grimpe les premiers pics, là où les neiges éternelles commencent à crisser sous les pas.

Échelon trois : la révélation
  On se voit et on explore les coulisses numériques de l’autre. C’est là que commence le vrai boulot de détective amateur. 
  Le FaceTime ou les appels vidéo ajoutent une couche d’authenticité. Pour les téméraires, c’est aussi le moment de dévoiler l’identité Facebook ou Instagram — tout en sachant que nos réseaux sociaux gardent bien en mémoire nos frasques depuis 2014. 
  Si nos deux amis sont encore en contact après cette étape, on peut dire qu’ils sont prêts à s’affranchir du sherpa et viser le sommet.

Échelon quatre : l’impact
  C’est la fameuse rencontre en chair et en os. La collision des auras. Les risques accumulés conduisent (enfin!) à la récompense ultime : une vraie rencontre, le summum de la correspondance. Le nirvana si vous préférez ! 
  À partir d’ici, presque tout est permis — l’ouverture est totale. Mais attention : avant de sauter à pieds joints dans ce niveau ultime, installez un garde-corps pour ne pas en sortir meurtri. On entre dans l’arène et ici, tous les coups sont permis, hihihi! 
  Certains escaladeront ce dernier col sans oxygène. D’autres auront besoin d’un petit boost émotionnel ou hormonal. Peu importe la méthode, l’essentiel est d’y grimper... en toutes extases!

  Par opposition — et par expérience — rester coincé aux premiers échelons, à échanger des banalités à répétition, c’est condamner la relation à un ciel constamment gris. Aucune percée lumineuse n'est jamais annoncée. 
  N’espérez pas une météo clémente : cette relation est vouée à demeurer sous couvert nuageux pour le reste de la saison.
  Et peut-être qu’au fond, monter d’un échelon n’est pas la visée de tous les correspondants. La correspondance en soi, pure et simple, a aussi sa légitimité. 
  Tsé, dans le temps, les échanges intimes se faisaient par lettres, parfois d’un continent à l’autre, au gré des envies ou des marées affectives (j'ai lu attentivement la petite histoire de Simone De Beauvoir, très active niveau correspondance).
  Mais aujourd’hui, tout va vite. Si vous ne faites pas l’affaire du protagonistes désiré, il passera au suivant avant même d’avoir scrollé jusqu’à votre deuxième photo. 
  Soyez indulgents. À l’échelon un, dévoilez un peu votre jeuen partant (pssst… on en parlera dans un autre billet) et grimper plus haut n’en sera que plus fluide.

  Pour finir avec mon survol des échelons, je me suis amusé à identifier quelques types de correspondants que l’on peut croiser — parfois brièvement, parfois trop longtemps — dans l’univers du dating, qu’il soit en ligne ou en chair et en regards.
  Je vous les présente avec des surnoms évocateurs, mais chacun est inspiré de comportements bien réels. Ah, n'oubliez pas que ces profils peuvent s’appliquer autant aux hommes qu’aux femmes, évidemment.

Le tourbillon éphémère
  Il t’écrit intensément pendant trois jours… puis disparaît. Pourtant, tu avais l’impression d’être LA personne spéciale. Et hop… plus rien. Charismatique, parfois sincère sur le moment, mais instable à souhait.

Le/la tiède
  Ouf. Ce correspondant répond quand il y pense. Ne propose jamais de rencontre ou le fait sans conviction. Toujours dans une zone grise entre flirt mou et amitié passive. Un pied dans la porte, jamais dans la pièce.

L’influenceur·se fantôme
  Profil léché, photos parfaites, ambiance magazine lifestyle (pensez au paddle board). Il/elle parle surtout de soi, répond peu, regarde beaucoup. Est sur les réseaux pour l’ego boost ou les followers — pas vraiment pour une vraie connexion.

Le/la secret·e
  Ultra mystérieux, il/elle partage peu ou pas d’infos personnelles, refuse les appels vidéo, évite les vraies rencontres. On se demande si il/elle cache un autre statut... ou une autre vie. Aussi surnommé, le faux profil.

Le débatteur
  Chaque échange devient un match d’idées. Il/elle a toujours un contre-argument sous la main, ayant besoin de challenger, de convaincre, de « gagner ». Stimulant pour certains, épuisant pour d’autres.

Le/la romantique pressé·e
Holala. Trois messages et déjà des plans de voyage, de chalet, de mariage et de bébé chien. Peut être sincèrement intense… ou simplement à son 12ᵉ « coup de foudre » du mois.

Le passé réglé… ou pas encore
  Te raconte ses blessures, son ex, ses traumas, dès le premier message. Recherche une relation pour se reconstruire… parfois un peu trop tôt. Touchant, ça c'est indéniable, mais émotionnellement exigeant.

Le pacha
  Attend qu’on vienne le divertir, lui changer les idées, sans trop forcer. Tu reçois des « tu es down pour venir chiller chez moi » dès le jour 2. Investissement minimal, attentes maximales… c'est l'éternel ado pris dans le sous-sol de ses parents.

Le/la caméléon
  Dit exactement ce que tu veux entendre. Le caméléon s’adapte à ton style, tes goûts, tes valeurs. Au début, c’est magique, mais parfois, c’est juste du mimétisme... ou une illusion totale.

Le malaisant mais attachant
  Maladroit·e, un peu gauche, envoie des phrases étranges, fait des compliments bizarres… mais avec une sincérité désarmante. Parfois, la surprise est belle sous le malaise.

Le butineur
  Garde toujours plusieurs correspondances ouvertes « au cas où ». Tu sens vite que tu es dans une compétition invisible. Ce qu’il/elle aime, c’est être désiré·e, pas forcément connecté·e.

Le/la fantomatique 
  T’écrit une fois toutes les nouvelles lunes, souvent à 23h47, avec un « salut toi » tiède comme un vieux café réchauffé au micro-ondes. Juste assez présent pour rester dans ta tête, jamais assez pour exister vraiment.

Le romantique poétique
  Parle comme dans un vieux film français (sans les « ah putain des merde, tu me fais gerber »). Compare tes silences à des couchers de soleil et ton profil à un érable rougeoyant. Tu ne sais jamais s’il veut te rencontrer ou t’écrire un poème.

Le coquin direct
  Rarement en version féminine, il ne tourne pas autour du pot. Métaphores corporelles, invitations sans ambiguïté, à consommer avec prudence… ou sans retenue, selon l’heure et ton humeur.

Le/la cérébral·e verbomoteur·e
  Écrit comme il respire : sans pause. T’envoie des perles sur la géopolitique du désir, ses pensées de 3h du mat ou ses rêves analysés façon Freud. Brillant… mais tu ressors parfois lessivé·e.

Le/la chroniqueur·se de sa vie
  Chaque message est un épisode de sa télé-réalité intérieure : son café était trop chaud, son voisin a éternué, son chat l’a jugé. Tendre et attachant, mais tu oublies parfois que c’est toi qui dois répondre.

L’invisible qui lit tout mais ne répond jamais
  Vu. Relu. Silencieux. Tu sais qu’il/elle est là, qu’il/elle lit, peut-être même qu’il/elle sourit. Mais jamais une réponse. On exorciste au plus vite.

L’attachant·e erratique
  Un jour, c’est feu d’artifice, confidences en rafale et papillons dans le ventre. Le lendemain ? Silence radio. Puis il ou elle revient, comme une vieille chanson que tu croyais oubliée. Et tu retombes dans de vieux refrains.

  Alors voilà. Si tu t’es reconnu dans l’un de ces profils — ou si un prénom t’a traversé l’esprit en lisant — c’est que tu n’es pas seul dans ce grand théâtre des textos inachevés et des élans contradictoires.
  Si on est tous un peu figés dans ces personnages… ouf, ce ne serait pas gagné pour l’humanité. 
  Mais au-delà des étiquettes, ce sont surtout des dynamiques qui se jouent. Parce que répondre à un message, c’est aussi choisir un langage, un rythme, un degré d’engagement.

  Est-ce qu’on ose la voix, les vocaux frémissants, les messages de minuit ou les GIFs coquins ? C'est à vous d'en juger.
  Dans mes prochains textes de la série, je vous parlerai des fameux échelons de la correspondance — du premier coucou timide jusqu’aux échanges qui donnent chaud rien qu’en les relisant.
  Parce que, dans l’univers numérique comme dans la vraie vie, il y a des degrés. Parfois des escalades… et parfois des glissades… rappellant le jeu serpent et échelles.
  Un énorme merci d’avoir pris le temps de faire un tour sur le blogue. À très bientôt — et que vos messages soient clairs, consentis… et bien épicés.



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