175- Sauna et confidences (23AOUT25 4/3)!
Voilà, c’est décidé : je vous offre le grand retour, l’ultime chapitre de cette saga que je croyais être une trilogie... mais qui s’est transformée en quadrilogie — ou tétralogie, à vous de choisir selon votre niveau de snobisme linguistique.
Je sais bien que, selon les statistiques de fréquentation, cette série de texte ne figure pas au palmarès des plus populaires de mon blogue. Mais qu’à cela ne tienne, je me suis lancé le défi de l’écrire jusqu’au bout, pour le plaisir d’aller au fond de l’histoire.
La lumière revient sur le plateau du talk-show, en même temps que l’animateur de foule orchestre des applaudissements nourris.
Soyons honnêtes : je n’écris pas pour collectionner les clics. Bon, d’accord, je ne boude pas mon plaisir quand l'odomètre des visites grimpe d’un petit +1... ça fait toujours son effet.
Justement, puisque vous lisez en ce moment un texte dont le numéro est un multiple de 25, permettez-moi une petite incursion dans les coulisses du blogue avec quelques statistiques.
Psssst, le dernier tour dans le monde austère des chiffres date de sept mois, avant ce texte.
Roulement de tambour... À la date de la rédaction (pas de sa publication) de ce billet, j’ai publié un total de 216 textes. Wooooooooow! En plus des 175 numéros réguliers, il y a une flopée de hors-séries d’anniversaire, qui ajoutent à la richesse de mon aventure bloguesque.
VCôté visiteurs, j’en suis à plus de 4860 visites depuis les tout débuts. Selon un savant calcul effectué par la célèbre mathématicienne Claire Variable (oui, c’est moi qui lui ai donné son doctorat honorifique), cela donne en moyenne 22,5 visites par texte (en hausse de 12 % depuis février) et 156 pages consultées par mois (en hausse de 20 % depuis février). Oooooooh meeeeerci, c’est grâce à vous!
Alors oui, ça peut sembler dérisoire à côté des gros noms du web qui récoltent des milliers de vues, de likes ou de clics à la seconde… Mais pour moi, chaque fois que le compteur monte d’une unité, c’est comme si une bouteille de champagne sautait toute seule dans ma tête. Et ça, c’est précieux.
En fouillant dans les autres données disponibles, j’ai constaté que la moitié des visites sur mes pages proviennent de Canadiens (trois quarts en 2023), alors que 15 % viennent de Français (ils n’étaient que 7 % en 2023) et 10 % d’Américains (une place jadis occupée par l’Allemagne).
Rien de bien comparable à un podium olympique, je vous l’accorde, mais ça me fait toujours un petit choc de voir que la Russie (oui oui, le mot est encore valide en 2025) figure parmi les pays les plus friands de mon blogue.
Peut-être que mon français a un je-ne-sais-quoi d’exotique aux oreilles moscovites... ou alors, chaque fois que je parle de notre sacrée poutine nationale, une alerte se déclenche au Kremlin et Vladimir en personne clique frénétiquement pour lire mes chroniques !
Vous l’aurez compris, j’ai un faible pour les statistiques. Alors allons-y gaiement avec un palmarès : le Billboard Top 10 des textes les plus cliqués (je ne garantis pas qu’ils ont été les plus lus, mais bon… hihihi) :
1. 001 - Admirateur de rondeur (⬆️1)
2. 102 - Kiss-O-Rama (⬇️1)
3. 003 - Ma première incursion dans le monde des femmes bien en chair (🆕)
4. 105 - Échangisme, vous avez dit échangiste ? (⬇️1)
5. 147 - Papillon plus grand que nature (🆕)
6. 092 - Dr Frankenstein et sa ronde (⬇️2)
7. 146 - Retour vers le 001 (🆕)
8. 002 - Ma première incursion dans le monde des femmes bien en chair (🆕)
9. 094 - Confessions caféinées de cubicule (🆕)
10. 096 - Le monde étonnant du burlesque (⬇️4)
Ooooooooooh… surprise… qui n’en est probablement pas une… je note l’arrivée en force de mes vieux textes, ce qui n’a rien d’étonnant puisque je me suis lancé dans leur réédition. Vous pouvez facilement les repérer grâce aux titres du genre « retour vers le xxx ».
Ma seule véritable surprise, c’est l’entrée dans le palmarès de ma toute première « Confessions caféinées de cubicule »… holala… vous ne pouvez pas savoir à quel point j’adore tergiverser et me raconter des histoires où des collègues bien en chair tiennent la vedette. C’est fou comme ça m’inspire !
Vous voyez, je varie mes sources d’inspiration pour mes billets. J’essaie d’éviter la redondance, même si parler des femmes rondes peut donner l’impression de tourner en rond… et de rebondir joyeusement sur cette généreuse enveloppe charnelle.
Allons-y, j'attaque le dernier volume de la série sur les saunas gays en vous invitant à revisiter les textes précédents, soit les numéros 150, 152 et 156 pour vous remettre dans l’ambiance… et redevenir spectateurs du Bobby Talk Show.
Pssst… j’ai compris le message : vous n’avez pas toujours le temps de tout lire, et je vous en veux pas. Je suis pareil… parfois.
Allez hop ! Voici donc un petit résumé de ce à quoi vous pouvez vous attendre en visitant un sauna gay dans la province, ou ailleurs. « Si vous avez été assidus, vous le savez déjà : ces établissements offrent bien plus que de simples bains de vapeur. Ce sont de véritables petits mondes intérieurs divisés en zones aux fonctions très spécifiques — certaines pour relaxer… d’autres pour… déraper. »
Tu entres, tu paies ton entrée (souvent entre 20 et 30 $), et on te remet une serviette, parfois un cadenas, une clé ou une carte magnétique. Les établissements offrent aussi des cabines avec lit ou matelas que tu peux réserver moyennant un supplément.
Dès ton arrivée, c’est presque monastique : un grand calme… mais l’analogie religieuse s’arrête là (ou débute, selon les goûts — sans que la justice s’en mêle). Déjà, les regards se croisent. Les gens s’y déshabillent, se rincent (le corps ou l’œil) — certains très brièvement, d'autres en profitent pour se dévoiler sous tous les angles. Entre les regards furtifs et les scans directs, c’est déjà le début d’un jeu subtil (ou pas) d’exhibition discrète ou franchement provocante.
Ça chauffe doucement, et ce n’est pas à cause des douches.
Officiellement, ce sont des lieux de détente. Officieusement… ce sont des zones tamisées, moites et bouillantes où les contours des participants se brouillent, mais où les intentions deviennent limpides.
L’éclairage bas rend l’ambiance presque cinématographique, les bancs brûlants invitent à s’asseoir ou à s’y appuyer… La chaleur fait suer, l’humidité embue les sens et le moindre soupir devient un cri.
On y chuchote, on y gémit, parfois on s’effleure dans l’ombre. C’est intime, presque irréel… et résolument plus charnel que zen.
C’est un véritable labyrinthe de corridors où l’on s’aventure pour flirter avec l’inconnu. Ces zones sont volontairement peu éclairées — parfois totalement plongées dans le noir — et le contact s’y fait sans toujours distinguer le visage de l’autre.
Holala... c’est pratiquement clandestin, bestial, électrisant. Les tabous, eux, doivent rester accrochés au vestiaire avec le reste des vêtements.
C’est un classique de tous les saunas : un espace conçu pour nourrir le mystère, ralentir les pas, favoriser les croisements furtifs… ou des surprises beaucoup moins timides.
Avec ou sans lit, avec ou sans serrure, ce sont de petits confessionnaux (oui, encore une métaphore religieuse… que voulez-vous, le péché vend) où les silences crient souvent plus fort que les mots.
L’usage de ces cabines est dicté par les envies et les tabous de chacun : certains s’y retirent pour un tête-à-tête avec eux-mêmes, d’autres pour des huis clos torrides. Certaines cabines sont payantes (presque luxueuses), d’autres en libre-service.
Miroir, télé, matelas... tu choisis ton décor. Il n’y a pas de règle : tu peux t’y enfermer seul, en duo, ou… en comité plus festif !
Des films X — gays ou trans — y tournent en boucle, comme un fond sonore pour ceux qui préfèrent l'ambiance à l'intrigue. Certains regardent l’écran… d'autres passent à l'action dans les coins sombres, sur l’un des sofas qui bordent les murs.
D’ailleurs, chaque coin obscur semble justifier l’ajout d’une banquette. Des hommes s’y assoient, d’autres s’y agenouillent… hihihi!
Ici, le voyeurisme est roi. Même si la télé affiche des scènes explicites, ce sont souvent celles qui se jouent dans la pénombre qui captent vraiment l'attention.
Les saunas les plus organisés offrent une salle de jeux pour adultes avertis : cordes, bancs de bondage, slings (ces fameux harnais suspendus), gloryholes (cloisons percées pour y glisser... ce que vous savez), glorychairs, et même parfois des glorybeds.
Ce n’est pas la norme, mais quand un sauna se donne la peine d’installer un espace BDSM complet, ça devient un haut lieu de créativité érotique.
Disons que les architectes de l'érotisme ne manquent pas d’imagination pour concevoir ces installations aussi fonctionnelles que suggestives.
Quelques établissements offrent un espace pour reprendre son souffle — café, Gatorade — histoire de relaxer un brin ou de socialiser autrement.
Parfois, un mini bar ou des distributeurs ajoutent à l’ambiance, favorisant les rencontres plus douces, plus bavardes, ou simplement le retour au calme.
J’ajouterais que, tout comme les camps nudistes qui ont leur fameuse piscine pour apprivoiser les timides, le coin café des saunas est souvent le sas parfait avant de se lancer dans la chasse… ou de se faire attraper.
J’ai déjà entendu dire qu’il existait, dans certains saunas, une pièce mythique : la darkroom. Là où seuls les gémissements et le toucher ont droit d'exister.
Étant fermée, plongée dans une lumière tamisée ou carrément dans une obscurité totale, on y entre en tâtonnant, comme un explorateur sans boussole.
L’anonymat y est absolu, les sons prennent toute la place, et les tabous… laissent leur manteau à la porte. Il paraît même que certains saunas en proposent plusieurs, avec différents niveaux d’audace. Oui, oui, plusieurs darkrooms classées par intensité… Ouf!
J’avoue que j’ai un peu de mal à imaginer comment on dose le jeu dans le noir total. Quand tout le monde est anonyme et que la seule loi, c’est l’instinct. On frôle l’ambiance de la jungle, une jungle chaude et animale.
Voilà donc le tour d’horizon de ce que je vous ai présenté dans mes autres billets liés aux saunas gays, en trois volets.
Mais pourquoi ce quatrième chapitre, me direz-vous? Parce qu’il me restait à vous livrer la partie la plus crue, la plus frontale, la plus brute, telle que racontée par mon collègue gay après sa toute première visite en mode solo dans un sauna.
Je vous préviens : ici, pas de préliminaires, rien de feutré. C’est cru, c’est sans filtre, c’est viscéral. Dans tous les établissements saunas gay, il existe une pièce hors-catégorie.
Ce n’est ni une darkroom, ni une salle BDSM, c’est… autre chose. Un théâtre de chairs en fusion. Un espace où tout le monde regarde, où les interdits fondent comme des glaçons dans un spa trop chaud.
Et c’est cette aventure que je vous raconte maintenant, dans cette suite, version intégrale, tel que diffusé dans le fameux « Bobby Talk Show »… AAAACTION !
— De retour tous ensemble, chère téléspectateurs à la maison et en studio, dit Bobby tout sourire. Notre invité va maintenant nous faire languir de nouveau avec la suite de sa visite au sauna… gay. Pis, tel qu’il me l’a soufflé durant la pause, ça va être assez cochon.
— C’est exactement ça, dis-je pour confirmer les dires de l’animateur. Je dois également préciser que c’est pour un public très averti. Je vais peser mes mots… votre imagination fera le reste.
Bobby prend une pause théâtrale, hausse les sourcils avec un petit sourire en coin, puis lance d’une voix chaude :
— Oh, mais tu sais… on est justement le genre de public qui adore ne pas tout se faire dire et s'imaginer ben des affaires.
La foule éclate d’un rire complice, l’atmosphère devient délicieusement électrique.
— Je sens que je vais être renversé, là. J’le sens dans mes tripes… pis dans mes bobettes. Vas-y, fais-nous frissonner.
— Bon. Je me lance. Rappelle-toi Bobby…
— Oui oui, je me souviens très bien que tu te relevais de la table à massage avec un trou pour… hem… les bijoux de famille.
— Ouin, c’est ça ! Je tombe sur un nouveau couloir qui mène vers… dis-je en marquant une pause et respire lentement, presque solennellement, vers un agora.
Bobby sursaute sur son siège, faussement alarmé.
— Un agora ? Comme dans un débat philosophique tout nu ?
La foule part en éclats de rire avant que l’animateur enchaîne d’un ton moqueur.
— Socrate n’avait qu’à bien se tenir ! Allez, décris-nous ton amphithéâtre du désir…
— C'est difficile à expliquer. C'est tout simplement un grand local avec des rangées d’estrades qui se superposent, en suivant l'angle droit sur deux portions de mur. La rangée du haut permet de tout voir ! Quand tu veux t'y asseoir, la serviette est obligatoire si tu ne veux pas avoir de mauvaise surprise.
— Attends une minute... Tu veux dire qu’on s’assoit là, tranquillo, pis que ça devient comme un ciné-parc ? Mon Dieu, j’me vois déjà avec un popcorn pis des jumelles !
La foule rit aux éclats, plusieurs lâchent un petit « oooh » complice.
— En bas, au centre du mur, une télé diffuse de la pornographie trans pendant que sur la rangée du bas de l'estrade, deux hommes se masturbent mutuellement.
— Tu veux dire… genre, en se regardant dans les yeux, avec tendresse pis fermeté ? C’est pas un sauna, c’est une comédie romantique classée XXX !
De nouveaux rires jaillissent du public, certains applaudissent en gloussant.
— Je pense que les deux gars attendaient d’avoir un spectateur avant de changer… d’activité.
— Ils attendaient leur public ? Tabarouette, c’est Broadway version couloir sombre ! Je suis bouche bée… pis un peu jaloux !
— Tu sais, Bobby, répondis-je presque sur un ton moralisateur. Notre éducation d’hétéros quasi catholique nous a caché bien des choses. On nous a fait croire que le sexe, c’était linéaire, scripté et toujours dans une chambre à coucher. Dans ce lieu-là… c’est un opéra sensoriel, un théâtre du réel. Il y a du risque, du respect, du regard, pis surtout, une absence totale de honte.
Un court silence habité. La foule hoche la tête, quelques « wow » se font entendre.
— Ouin, j’avoue... c’est comme découvrir qu’on t’a toujours menti sur la fonction réelle du salon au sous-sol. J’suis sur le cul.
— Ça fait que l’un des gars, le plus grand des deux, s’est placé à genoux sur le premier étage de l’agora pour offrir sa bouche et sa langue au plaisir de la fellation.
— Attends, attends, attends... c’est lui qui s’est mis en vitrine ? C’est comme si tu commandais un service... Seigneur, j’suis p'tête pas prêt à tout entendre.
— C’est assez hypnotique, ce genre de spectacle. C’est pas long qu’une érection me soulève la serviette que je tiens comme un pagne. Même que je m’approche pour mieux voir… mieux entendre aussi les bruits de salive. Tsé, il n'y a rien de mieux qu’un homme pour sucer un autre homme. Pas de chichis : il sait exactement où aller avec sa langue pour rendre fou son vis-à-vis.
— Ben là! Là, tu nous mets l’eau à la bouche... continue, lance Bobby, mi-rieur, mi-excité.
Quelques gloussements s’échappent dans la salle, et plusieurs retiennent leur souffle.
— Je suis derrière le gars à genoux. Ma verge vibre, le sang s'engorge dans mon gland, comme une éponge oubliée dans un bain. Je m’accroupis pour avoir les yeux à la hauteur de ses testicules et lentement, j’amène ma main entre ses jambes. J’empoigne son membre qui tressaille sous ma caresse surprise.
— Ben voyons donc… tu es plus patient que ça d'habitude, selon ce que tu nous varlopes, ricane Bobby.
La foule éclate de rire, mais plusieurs voix lancent des « chut » excités d'avoir la suite.
— Je ne dis pas qu’il avait une grosse queue, mais sa texture pleine de veines, sa fermeté, pis sa forme. On aurait dit un bâton de hockey, il y avait quelque chose de nouveau pour moi. En regardant le gars gratifier son ami d’une pipe bien baveuse, je le masturbais lentement par dessous. Disons que mon plaisir, à ce moment-là, c’était d’explorer sa graine comme un territoire inconnu et surtout, dans ressentir les réactions du corps.
— Je suis suspendu à tes lèvres… dis-moi que tu l’as fait venir, s’écrie Bobby, la voix un peu rauque.
Un murmure de « Oh my God » serpente à travers les spectateurs, certains se croisent les jambes.
— Non. Comme je te disais, j’explorais sa verge, pis j’ai poussé un peu trop loin. J’ai tiré lentement le membre vers moi… Je pense que ça a dû lui faire mal. Le gars a contracté tout son corps pour retenir ma main.
— HAHAHAHA! Je comprends donc! Il devait plus savoir s’il devait crier ou venir, lâche Bobby, les yeux écarquillés.
La foule éclate de rire, certains les joues rouges, partagés entre gêne et excitation.
— J’ai donc laissé le ti-couple à leur amusement. Entre-temps, d’autres hommes avaient fait leur entrée dans l'agora. On pourrait dire que c’était full house après que l’on ait lancé l’action. Au lieu de rester au milieu de tout ce monde-là, je suis monté au haut de l’agora, m’asseoir tout près de deux gars qui se branlaient mutuellement… en fait non…
— Encore! Dis-nous la vraie affaire! Tu vas pas nous faire un « à suivre » maintenant, crie Bobby, théâtral et haletant.
La salle réagit comme à un bon punchline : rires, soupirs, et même quelques applaudissements discrets.
— Il y avait un gars, la cinquantaine bien entamée, bedonnant, mais confiant. Disons que sa verge n’avait pas la longueur requise pour les films pour adultes, mais elle avait le gabarit d’une canette.
— J’te crois pas, lance Bobby les yeux ronds comme deux dollars. Une canette ? Genre… Pepsi format régulier ?
— Exacte ! Et l'autre homme, plus sec, un peu nerveux. Celui-là, écoute, sa queue… j’exagère à peine si je dis qu’elle flirtait avec les dix pouces bien dressée. Je suis certain que tu comprends l’attrait presque mystique de la longueur.
— J’vais m’allumer une chandelle pour lui.
Nouveaux rires. Bobby mime un petit autel avec les mains.
— Ce qui m’a scotché, c’est que le gars au petit calibre prenait un malin plaisir à branler son rival tout en s’occupant de son propre pénis. Une chorégraphie digne d’un duo de piano jazz. Mais c’est rien comparé à ce que j’ai vu en bas des gradins.
— Tu me fais peur, là. C’est pas le genre de sous-sol qu’on loue pour un baptême, hein ?
La foule éclate d'un rire commun.
— Il y avait un gars, ou un être plutôt, vêtu d’une robe en latex bien moulante. Dans la pénombre, je distinguais juste assez pour comprendre le principe : il était là pour servir. À quatre pattes, bouche grande ouverte devant, fesses bien offertes derrière. Un distributeur automatique de plaisirs.
— J’ai mon voyage. Littéralement.
Bobby se laisse tomber dans son fauteuil, main sur le cœur. La foule l’acclame comme s’il avait survécu à un manège extrême.
— Pendant qu’un gars s’occupait du soumis par derrière à la manière d’un piston bien huilé, un autre en profitait pour se faire réchauffer la verge par la bouche offerte. C’était brut, primal, sans détours. Ça haletait, ça grognait, ça suait. Les reins claquaient comme des battements de tambour. Dès qu’un gars obtenait ses feelings, un autre prenait sa place. Une vraie file d’attente à l’envers du monde.
— J’aurais jamais pensé entendre un récit comme ça, dit Bobby, bouche bée. J’me sens comme si j’étais sur Netflix… mais version non censurée!
Des rires discrets monte des gradins, un mélange de gêne et de curiosité.
— J'étais prêt à descendre de mon piédestal pour changer la perspective que j'avais du biiiiiiiig show. En même temps, je regarde monsieur 10 pouces se placer au début de la file, comme si son long engin était un billet VIP. Moi, je descend et m'installe debout près d'un homme entièrement travesti, habillé d'une robe légère, perruque incluse.
— Ouuuh là, tu veux dire que t'étais en première loge pour le défilé de la luxure ?! réagit Bobby, mi-excité, mi-incrédule.
La foule éclate de rires et lance quelques sifflements complices.
— Derrière « elle », un gars bandé frottait sa verge sur la robe. Je ne vous cacherai pas mon excitation alors que j'ai offert ma main, pas pour le branler, mais pour qu'il mime la pénétration entre mes doigts fermés. Quand le travesti s’est découvert le nouvel élan de son fan, il s’est cabré les fesses en relevant sa robe et offrant les fesses au grand air.
— C’est fou, tu veux dire qu’ils faisaient la deuxième partie du show pour vous autres, là, comme si vous étiez au balcon du théâtre érotique ?! lance Bobby, les yeux grands ouverts et brillants.
La foule pousse un « ooooh » suivi d’un tonnerre de rires gras.
— Peu importe, le gars vivait son fantasme à 100 milles à l’heure. Pour moi, le ressenti d’un homme qui éjacule en silence, qui frissonne de la colonne jusqu’au gland... c’est une cadeau extraordinaire… trèèèèès excitant.
— Ouin… j’vois l’genre, le moment suspendu, le genre de moment où tout le monde retient son souffle sauf… l’éjaculateur ! dit Bobby avec un clin d’œil complice à la mesure des ricanement de la foule.
— Après avoir éjaculé, l’homme a essuyé son dégât sur le plancher… et sur les fesses du travesti, avec sa propre serviette. Mais bon, c'est par principe je pense.
— Oufff… service de conciergerie inclus dans l’entrée, ironise Bobby.
La foule rigole d’un rire gêné, une scène difficile à concevoir pour des non initiés.
— Et je te jure que… monsieur 10 pouces soutire des grognements de douleur au soumis à la robe de latex.
— C’est qu’il devait pas juste être long, il faisait une meilleure job que le drano pour déboucher les tuyaux, s’exclame Bobby.
La foule éclate d’un grand et long rire collectif.
— Un moment donné, je me suis retiré, en sachant que je devais quitter dans pas long. Une douche rapide, personne avec moi, je me suis branlé en me remémorant tout ce que j’ai vu, sous une pluie chaude.
— Wow… t’as vécu le film, t’as regardé le making of pis t’as fait les bloopers dans la douche ! résume Bobby en rigolant.
— Rappelle-toi Bobby que ce témoignage est un peu romancé. Je t’ai raconté ce que je me souviens… de ce que mon collègue m’a révélé. Il faut dire que tout ça m’a… marqué à la verge rouge. Tu n'es pas tenté d’aller y jeter un coup d’œil, toi, dans ces saunas, après ce que je t'ai raconté ?
— Moi ? Oh ben là, j’dis pas non ! J’irai p’t’être prendre une p’tite vapeur... juste pour observer les comportements humains, t’sais ? dit Bobby d’un ton faussement scientifique.
La foule éclate encore, un spectateur crie « amène ta loupe ! »
— Pour ma part, je ne me ferme à aucune expérience. Ce collègue, que j’ai appris à connaître l’espace d’une demi-année, il est devenu fonctionnaire dans une lointaine… très lointaine ville. Alors voilà pour mon / son témoignage ! Un énorme merci de m'avoir reçu sur le plateau Bobby et aussi à vous chère spectateurs !
— Une bonne main d'applaudissements pour notre invité, en espérant le revoir avant la fin de l'année !
La foule libère un tonnerre d'applaudissements en se levant à l'unisson.
— C’est ce qui met fin à notre entrevue, chers spectateurs ! Et souvenez-vous : si c’est chaud, si c’est cru, si c’est vrai… c’est dans Bobby Talk Show qu’ça s’passe !
La foule applaudit, siffle, scande « Bobby ! Bobby ! », pendant que le générique funky démarre et que l'animateur lève les mains en saluant, hilare.
Huuuuum… en guise de conclusion à cette trilogie devenue quadrilogie, je dois l’avouer : dans ma tête d’hétérosexuel n’ayant jamais vraiment sorti du cadre, je n’aurais jamais cru que ce genre d’histoires existait vraiment.
Ben oui, avec toutes les émissions sur le nightlife, la libération des sexes, l’ouverture aux tabous… je pensais être un gars averti. Mais non. J’étais pas prêt pantoute à entendre ce genre d’aventures!
Disons que, jusqu’à mes quarante ans, ma vision biaisée de l’homosexualité se résumait à la parade de la fierté et aux facéties du bar gay dans Cruising Bar. Puis un jour, en m’ouvrant aux rencontres avec des femmes rondes, j’ai aussi découvert l’existence de cette immense toile tissée de fantasmes, de pulsions, de zones floues, de désirs inattendus…
Et dans cette toile-là, il y a aussi l’univers homo, trans, bi, queer et compagnie. Je peux pas dire que j’y ai plongé tête première — j’ai pas mis le masque pis le tuba non plus — mais je peux dire que j’ose y tremper le gros orteil… Hihihi!
Et voilà! Je l’ai fait. J’ai réussi à faire le tour du topo des saunas gays, un univers qui existe depuis… l’Antiquité, rien de moins.
Merci de m'avoir lu jusqu’ici, c’est un voyage que j’aurais jamais cru faire — et encore moins raconter! À la revoyure !
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