156- Sauna et confidences (19AVR25 3/3)!

Je décide de revenir sur cette série, pour un troisième volet sur trois, mais je vous annonce tout de suite qu'il y aura un quatrième volet. Pour le moment, dans ce troisième texte, je vous y invite à explorer l'aspect juridique des saunas gays et, pour me faire pardonner d'être un assommoir avec ce passage obligé sur les lois, je vous offre d'y rencontrer des clients célèbres adeptes de saunas gays… hihihi! Si je vous fais une rétrospective de ce que j'ai présenté dans les textes précédents de la série, soit les numéros 150 et 152, c'est pour vous expliquer que la visite du lieu identifié comme sauna gay n'est pas terminée. Il est inutile de vous dire que ce sont des anecdotes que je me suis fait un énorme plaisir à écouter et à développer dans mon imagination, racontées par un collègue de travail ayant fréquenté quelques fois ces saunas. 

Dans le premier volet (150), j'expose les premiers pas de mon collègue, en passant par le vestiaire et les couloirs du lieu incongru pour les néophytes. Ce sont ses premiers pas, s'accaparant des lieux singuliers. Pour le second volet (152), je survole l'historique de ce genre d'établissement et mon collègue poursuit sa visite vers les premiers coins sombres qui lui sont accessibles, incluant ses premières interactions… intimes… avec d'autres clients du sauna. Et voilà où nous en sommes. D'ailleurs, je vous invite fortement à lire les deux volets pour vous imprégner de l'atmosphère du sauna, tout doucement, qui n'a rien d'un centre de santé. Je vous le dis, ça va devenir pas mal hard!

Au Québec, les saunas gays, aussi appelés saunas pour hommes, sont des établissements commerciaux parfaitement légaux et légitimes. Jamais dans leur existence dans la province n'ont-ils été illégaux, mais leur statut a longtemps été ambigu, toléré mais surveillé. Bien sûr, ils sont encadrés par plusieurs aspects du droit, notamment en matière de santé publique, de réglementation municipale, de lois criminelles et de respect de la vie privée. Rappelez-vous qu'avant les années 1970, l’homosexualité était criminalisée au Canada, sous les lois sur « l’indécence » ou les « actes sexuels contre nature »… un héritage du clergé. Les hommes homosexuels étaient persécutés, alors qu'ils n'avaient que peu de lieux pour exprimer leur préférence sexuelle. Disons que les lieux de rencontre comme les saunas ou les parcs étaient souvent razziés par les forces de l'ordre.

En 1969, toujours au Canada et grâce à Pierre Elliott Trudeau (alors ministre de la Justice), une réforme du Code criminel est adoptée : « L’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation », ouvrant la voie à une décriminalisation partielle des actes homosexuels privés entre adultes consentants. Disons que ça ne « légalise » pas les saunas gays, mais ouvre la voie à une tolérance progressive.

Les années 1970 à 1990 sont sous le signe de la tolérance. Les saunas gays se développent à Montréal, surtout dans le Village. Ça n'empêche pas que plusieurs établissements soient ciblés par des descentes policières sous prétexte de moralité, de prostitution ou de trouble à l’ordre public. Il faut ajouter que la peur du SIDA dans les années 80 a convaincu les administrations publiques d’y adjoindre des descentes sous le couvert de la santé publique.

Depuis les années 2000, ces établissements sont maintenant parfaitement légaux et tolérés, tant qu’ils respectent les normes de sécurité, les règles d’hygiène, les lois en matière de travail du sexe (interdit sur place). La présence de policiers est devenue rarissime dans ces lieux, sauf si des allégations d’un accroc aux lois et règlements sont signalées. Aujourd’hui, les saunas gays opèrent souvent comme des centres de bien-être et de détente avec des zones de rencontre entre hommes, dans une ambiance érotiquement permissive.

Depuis que je me questionnais sur la légalité de ces commerces dépeints par la culture populaire, je découvre qu’ils ont un statut très encadré. Comme toute raison sociale privée, les saunas gays sont régis par les mêmes règles que peut l’être un dépanneur, par exemple. Que tu t'appelles « Salon de Bronzage Auburn » ou « Sauna Entre-Hommes », il est primordial d’avoir un permis d’exploitation valide, de respecter les règlements municipaux de zonage et de respecter les normes de salubrité et de sécurité imposées par la municipalité et les instances de santé.

Disons que la Direction de santé publique (DSP) doit sûrement avoir un libellé en matière d’hygiène pour ce genre de commerce, notamment sur l’entretien des jacuzzis, la disponibilité des draps propres, la nécessité d’avoir un programme de désinfection régulière et… une collaboration dans les campagnes de prévention contre les ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang). La distribution gratuite des condoms et de lubrifiants, ainsi que l’affichage de matériel éducatif, font partie intégrante du programme.

La sexualité entre adultes consentants dans un lieu privé n’est pas illégale. Toutefois, les saunas doivent s'assurer que les activités sexuelles ne deviennent pas « publiques », car la loi canadienne interdit les actes « indécents » dans des lieux accessibles au public, où ça peut avoir apparence d’exhibitionnisme. Les zones intimes des saunas, comme les cabines avec porte, sont considérées comme privées. Mais, si je comprends bien la définition, les zones communes (couloirs, aires de repos ouvertes, etc.) devraient être exemptes d’actes sexuels… ouf… c’est… comment dirais-je… un règlement balayé du revers de la queue !

Une chose est toutefois toooootalement interdite : la prostitution derrière la porte close du sauna. Depuis l’adoption de la loi C-36 (2014), l’achat de services sexuels est criminel au Canada. Cela veut dire qu’il est illégal de payer quelqu’un pour des services sexuels, même dans un sauna. Un sauna qui tolérerait ou organiserait de la prostitution sur place pourrait être poursuivi pour avoir facilité une infraction criminelle.

Dans la même veine, théoriquement, en visitant ce genre de lieu, il faut absolument que tu consentes au consentement et au respect d’autrui. Bien sûr que l’expulsion est possible en cas de harcèlement ou de non-respect de l’âge minimum, qui est de 18 ans au Québec. Les interventions policières dans les saunas sont rares (je n’entends plus ce genre d’activité judiciaire dans les médias), mais elles peuvent avoir lieu, notamment si des plaintes sont déposées (drogue, prostitution, agressions).

Même si les activités de groupe semblent y être… un « modus operandi » à l’intérieur des murs d’un sauna gay, la clientèle a droit au respect de son anonymat. Par extension, la prise de photos ou vidéos à l’intérieur est strictement interdite. Ne pas avoir de vêtements diminue les chances qu’un quidam se promène avec un téléphone mobile… à moins d’utiliser des bourrelets abdominaux pour le cacher… hihihi !

Tout comme moi, vous vous êtes sûrement demandé QUI visite les saunas gays ? Ça peut être votre voisin, votre collègue ou une célébrité que vous chérissez depuis l’enfance et qui s’est transformée en fantasme absolu ! J’ai fouillé le net pour y découvrir plusieurs célébrités qui ont été « associées », de façon avérée ou alléguée, à la fréquentation de saunas gays. Attention : certaines affirmations viennent de biographies, témoignages ou scandales médiatiques, mais rarement d’aveux publics, car la vie privée est en jeu. Tel que promis, si à votre tour vous êtes potineur invétéré, complaisez-vous de ces quelques histoires de sauna avec vos vedettes !

1. Rock Hudson, star du cinéma hollywoodien des années 1950-60 (donc la filmographie ne me dit pas grand-chose, à part Dynastie), fréquentait discrètement des lieux de rencontres entre hommes, incluant des saunas et bars gays. Son homosexualité n’a été connue publiquement qu’après son diagnostic du sida.

2. Freddie Mercury, le fameux leader de Queen, aurait fréquenté des saunas gays à Londres et à Munich. Ces histoires sont documentées dans certaines biographies, notamment en lien avec sa vie nocturne et sexuelle hors norme.

3. George Michael (le chanteur découvert via le groupe Wham!) a déjà été arrêté dans des lieux publics pour comportement indécent. Il a ensuite revendiqué ouvertement son homosexualité et parlé de sa fréquentation des saunas ou lieux de drague comme étant une forme de liberté.

4. Ian McKellen (ben oui, Magnéto et Gandalf), l’acteur britannique ouvertement gay, a parlé de la culture des lieux de rencontre pour hommes dans les années 70-80, sans nommer spécifiquement des saunas, mais en évoquant la réalité communautaire de l’époque.

5. Pour Kevin Spacey, des rumeurs persistantes circulent à propos de sa fréquentation de saunas et d’établissements privés pour hommes à Londres. Bien que l’affaire médiatique qui a détruit sa carrière ne soit pas liée directement aux saunas, ce type de lieu fait partie du contexte évoqué dans certaines biographies non officielles. Ce qui a coulé la popularité de l’acteur, c’est une accusation dans le courant du #metoo, où l’acteur a agressé sexuellement un jeune homme mineur.

6. Pour John Travolta, il a été accusé à plusieurs reprises (sans condamnation) par des masseurs ou dans des contextes de spas et lieux de détente pour hommes. John a toujours nié, mais les rumeurs ont nourri les tabloïds pendant des années.

Au Québec, je dois dire que les stars se font encore plus discrètes… et avec raison… sur leur fréquentation des établissements style sauna gay. Le showbiz de la province est assez limité, mettons que chaque histoire minuscule peut devenir dantesque. Dans les faits, aucune célébrité québécoise n’a parlé ouvertement de sa fréquentation des saunas. Le risque de s’y faire reconnaître est d’autant plus élevé. Je ne dirais pas que c’est impossible, mais la loi du silence, l’omerta comme on dit, étend sa poigne de fer. J’imagine bien que nos célébrités masculines désirant fréquenter un sauna pour hommes doivent réserver ce genre de sortie à l’extérieur de la province, pour vivre les expériences intimes promises à l’abri du regard médiatique.

Au final, ce que j’ai trouvé sur le net sur le gratin québécois n’est que rumeurs et cancans, sous-entendus et suppositions. Quel genre de suppositions je lis ? Genre, si le cabaret Mado est dans le Village à proximité de saunas, on peut supposer que Luc Provost et ses invités puissent fréquenter les saunas. Autre supposition où l’imagination active la machine à rumeurs : l’animateur et humoriste Jean-Sébastien Girard, ouvertement homosexuel, faisant des allusions sur les saunas lors de sketchs… ça laisse des petits flashs dans les têtes d’hétéros. Ouin… c’est comme si, à lire ma série de textes sur les saunas, vous pourriez me relier à des… visites passées dans ces lieux… hihihi !

Pour terminer avec tout ça, j’ai lu quelque part qu’à la sortie des bars, aux petites heures de la nuit ou du matin, les saunas voient un afflux d’une clientèle désireuse de terminer le party par une baise… woooow ! Bien des rumeurs (jamais confirmées) évoquent des artistes de la relève, des danseurs, des chroniqueurs ou même certains élus municipaux qui y seraient passés sous le couvert de la discrétion. Tout ça pour dire que nous, les hétéros, nous y voyons scandale alors que les histoires de célébrités en cabaret de danseuses sont trèèèèèèès anodines. Qui a déjà été scandalisé des histoires des joueurs du Canadien de Montréal se retrouvant Chez Paré (toujours en opération sous sa forme actuelle, depuis 1982) ?

Bon, alors, vous êtes prêts et prêtes pour la suite de mon entrevue au « Bobby Talk Show » ? Réinstallez-vous confortablement, les confidences nous amènent un peu plus loin dans les sombres profondeurs de l’antre sans tabous.

L'éclairage du plateau retrouve sa pleine puissance, les applaudissements nourris s'élèvent des coins sombres où le public est entassé. Bobby est debout, au centre du plateau, tout sourire alors que les caméras se réveillent de leur pause.
Merci, merci, merci tout le monde, lance Bobby en applaudissant à son tour. Ne vous inquiétez pas, je me suis retenu pour interroger mon invité pendant que vous étiez partis au petit coin. La découverte des histoires de notre intello coquin se fait uniquement en direct ! Et puis ? Après avoir quitté le couloir du safari pédestre, où es-tu allé t'aventurer ?
Hum, je dirais que je suis allé faire de la spéléologie.
Tu... tu... tu... as fouillé... des... je fais attention à mes mots... des arrières-trains ?
Un éclat de rires secoue le plateau. Quelques spectateurs s'étouffent de rire.
C’est de l’exploration profonde, ça ! ajoute Bobby, que trop content d'avoir la foule avec lui.
Cette dernière remarque redouble les rires et provoque un tonnerre d’applaudissements.
Hahahaha ! Non, pas ce genre d'exploration. Au-delà de la salle commune, il y a un sombre couloir qui mène vers des coins insoupçonnés du sauna... qui n'a rien d'un centre de santé, tenez-le pour dit.
Ça, on a saisi l'essence qui anime les lieux. Les massages se terminent toujours par un happy ending !
Le public éclate de nouveau, cette fois avec des sifflements complices lancés depuis les gradins.
Les fins heureuses ! Ouin. Je dois dire que j'en ai imaginé plus que j'en ai réellement vues, dis-je en me remémorant la visite.
Tu me feras pas croire que la majorité quittait sans cette explosion libératrice qui... vide son homme de sa vitalité ?
Des rires gras fusent, la plupart viennent de gorges féminines.
Ce n'est pas ça que je dis. La fellation semble être la reine du plaisir. Les branlettes se font rares et ne sont guère la voie choisie pour atteindre satisfaction.
Les spectateurs manifestent leur surprise, gênés à l'évocation des plaisirs buccaux entre hommes.

Je n'attends pas plus longtemps, j'entre dans l'ombre du couloir. Ce n'est qu'en quittant le voile de clarté de la télé géante de la salle commune que je découvre que l'éclairage n'est fourni que par des ampoules rouges.
Wow… Ça devient éducatif ici, réagit Bobby en écarquillant les yeux. On n’est plus dans un talk-show, c’est une formation continue pour adultes consentants !
Éclats de rire généralisés. Une spectatrice ajoute plus fort que prévu : « On veut la partie pratique ! », déclenchant une tempête d’applaudissements et quelques huées taquines.
Madame, j'ai l'impression que ça s'en vient, répond Bobby en écarquillant les yeux.
Ok. Si c'est ce que vous attendez. J'arrive à un embranchement et je choisis la gauche. Disons que si je passais tout droit... c'était la noirceur totale.
My God... tu n'avais pas peur de rencontrer un ours en rut qui laisse tomber la serviette ?
Un vacarme monte aussitôt. Certains se tapent sur les cuisses, les rires se prolongent.
C'est du National Geographic porno !
Des cris, des sifflements et une « standing ovation » spontanée pour Bobby, qui mime la surprise du randonneur pris au piège.
Pour le moment, la seule faune que j'ai croisée, vous ne me croirez pas, c'est dans une cabine. En fait, le couloir éclairé en rouge fait un crochet vers la droite au fond et il n'est bordé que de mini cabines avec porte, équipées de lits plateforme aux matelas que l'on retrouve dans les hôpitaux.
Bobby et la foule demeurent silencieux, hypnotisés par la description de la scène.
Certaines de ces cabines, pas plus grandes qu'un garde-robe, sont munies d'une ouverture style fenêtre, permettant de ne pas manquer les shows qui s'y déroulent depuis le corridor. Et ce que j'en comprends, ces espaces sont gratuits pour la clientèle.
Bobby se penche vers moi, un sourire en coin.
T’es en train de nous dire que c’est comme Netflix, mais avec des vrais gens... et sans abonnement ? J’m’abonne tout de suite ! lance Bobby, plus qu'enthousiaste !
La salle explose, une spectatrice mime un popcorn invisible en s'imaginant dans les sombres couloirs. Rires, sifflements et un long applaudissement s’ensuivent.
Ce qui m'a ébranlé, c'est de voir sur un des lits un homme nu, couché sur le ventre, visage tourné vers le mur, attendant de se faire... caresser.
Wow. C'est complètement dingue quand on y pense. C'est ce qu'on appelle être « bottom ».
N'est-ce pas ! Ce qui est le plus fou, c'est qu'à l'autre crochet vers la droite que fait le couloir, il y a une alcôve dans le mur où est installée une table de massage.

Attends une minute... tu veux dire qu’on peut littéralement tourner un coin et tomber sur quelqu’un qui se fait pétrir les lombaires pendant qu’un autre se fait ouvrir l’appétit dans la cabine d’à côté ?
Les spectateurs n'attendaient qu'une réplique de Bobby avant d'ajouter un rire collectif incontrôlable. Bobby mime un massage des épaules en roulant des yeux et ajoute :
J’espère juste qu’ils utilisent pas la même huile pour tout le monde ! Je veux pas savoir c’est quoi le supplément !
Les spectateurs rient à gorge déployée, certains pliés en deux, d’autres.  
Vous pouvez rire. Mais moi, je ne pouvais pas me détacher de cette table à massage ayant une ouverture au centre pour y laisser poindre la verge vers le sol.  
C'est m-a-l-a-d-e s'imaginer cette… chose !  
C'est assez malade, comme tu dis, pour que je m'y installe… sur le ventre ! J'étais bandé à la perspective de me faire toucher sans rien faire, juste profiter. Ça n'a pas été long…  
Bobby lève les deux mains en l’air, faussement solennel.  
Mesdames et messieurs… c’est ce qu’on appelle une offrande horizontale ! Et j’ai comme l’impression que ce n’est pas un massage suédois qu’on lui servira, mais un extra bien québécois !  
Le public part en délire, entre rires, sifflements, et même quelques « AMEN ! » lancés en chœur. Bobby se tourne vers la caméra, l’air complice :  
Restez avec nous, la suite s’annonce plus lubrifiée que prévue !  
En fait, aucun lubrifiant n'est venu, juste des mains qui ont commencé à me caresser… le dos, les fesses et le pénis ! Woooow ! C'était incroyable. Je ne voulais pas voir qui me touchait et combien d'hommes étaient là pour abuser de moi. Je ne voulais que profiter des feelings.  
Bobby et la foule retiennent leur souffle.  
Deux mains sur ma verge et une autre qui te caresse le derrière… c'est fou, les sensations… je vous l'assure !  
Bobby reste bouche bée une seconde, puis souffle, les yeux grands ouverts :  
Tu veux dire que t’étais transformé en piano à queue… pis y’en avait trois qui jouaient un concerto dessus, de « dos dièse » ?  
Le studio éclate de rire. Bobby lève les bras, hilare.  
Bon ben, oubliez le massage. C’était une répétition générale pour l’orgasme symphonique !  
C'est que je ne voulais pas en arriver là. L'orgasme, je le réserve pour la fin de mes découvertes. À un certain moment, des mains me forcent à me mettre à quatre pattes, que je m'exécute en prenant soin d'écarter les genoux pour laisser libre accès à ma queue. C'est fou, cette sensation que de me laisser faire, que d'être un objet de désir pour ces gars.

 
Tu ne craignais pas que…  
Oui. À un moment donné, un doigt a tenté de percer l'entrée du rectum… j'ai interrompu le geste. L'homme qui voulait me doigter a tout simplement quitté. Je me suis retourné pour voir un autre gars qui se crossait au coin.  
Bobby grimace à la fois curieux et amusé, puis balance :  
On dirait une version pour adulte de « Où est Charlie ? », sauf que là, tout le monde trouve Charlie… et il est tout nu au fond à gauche !  
La foule est hilare, Bobby claque dans ses mains.  
Et vous pensiez venir à un talk-show tranquille… surprise, vous êtes maintenant témoins d’un récit classé « too hot for TV » !  
Héhéhé ! C'est exactement ça. Bon. La magie du moment est brisée. Je décide de poursuivre ma visite. Le couloir tourne encore vers la droite, m’apercevant que je reviens vers la salle commune.  
C'est un vrai labyrinthe. J'imagine que les proprios retrouvent régulièrement des corps de clients perdus.  
Je repasse dans l'allée des cabines. Le gars rencontré plus tôt est toujours couché sur son lit, pris en sandwich entre le matelas et un gars qui le caresse pratiquement en le chevauchant. Je passe mon chemin, ne voulant que m'abandonner de nouveau aux sensations d'un massage.  
Sans le petit Poucet forçant l'entrée de la grotte, j'imagine.  
Des spectateurs s'esclaffent, d'autres montrant visiblement leur dégoût face aux plaisirs anals. 
 
Dans les faits, j'ai passé à côté de la table à massage sans m'y attarder. J'ai aperçu une ouverture dans le mur que j'avais manquée plus tôt. C'est un mur à double fond avec… un trou à la hauteur d'un « pubis moyen » !  
— What ?  
J'ai découvert un « gloryhole » !  
Ça existe pour vrai ? Le fameux trou dans le mur, comme dans le film « Zack and Miri Make a Porno » ?  
Le public rit à la réplique de Bobby. Une voix plus forte laisse filtrer dans l'air : « T’as pas vu ça sur Netflix ! » Bobby acquiesce avec un clin d’œil.  
Non, mais si Netflix se lance dans le documentaire immersif, on a notre pilote !  
Je vous jure que si vous vous retrouvez en vrai devant ce genre de mur, vous allez en perdre votre retenue.  
Tu nous révèles que…  
Ben oui, j'y ai glissé mon érection.  
J'ai mon voyage.  
Je ne sais pas comment la clientèle fait, mais elle traîne des détecteurs de graines ! Presque aussitôt, une main explore ma verge, puis une bouche avale mon gland. Wooooooooow… c'est incroyable d'y encaisser chacun des feelings sans voir ce qui se passe de l'autre côté. Le plaisir de considérer ma queue comme un objet est iiiiiincroyable.  
Attendez une minute… on partait d’un trou dans le mur, pis là on est rendus dans une performance sensorielle digne d’un musée immersif !  
Le public rigole de bon cœur, embarquant dans le jeu des répliques de Bobby.  
Non mais sérieusement… un gars va au sauna pour relaxer, et il ressort avec des souvenirs que même sa psy n’oserait pas analyser !  
Haha ! Exactement ! Puis, sans m'y attendre, la bouche et la langue se retirent, remplacées par une main qui ne fait que s'accrocher à ma verge. J'ai eu un mouvement de recul lorsque j'ai ressenti une sensation nouvelle, qui mérite exploration, mais pas ici. Mettons que la crainte d'une ITSS est grande.  
Quoi, l'homme de l'autre côté voulait s'empaler ?  
Non, il promenait sa saucisse molle sur la mienne ! Tu peux croire que je me suis retiré assez vite. Je reprends ma serviette et je me retourne en découvrant… un nouveau corridor menant à…  
Tu-tu-tu ! Mon régisseur te demande de garder ta suite pour le retour de la pause. Ne nous quittez pas, le témoignage reprend au retour de ces quelques messages publicitaires !

Une voix hors champ s'élève en même temps que la silhouette toute en courbe d'une femme fait son apparition : ce segment du « Bobby Talk Show » est rendu possible grâce à… « Lucie de chez Restos Lafleur ». Oui, « LA » Lucie, avec son tablier vert qui moule ses hanches généreuses, sa poitrine accueillante comme un comptoir à lunch, son accent montréalais qu’on voudrait en conserve, son sourire qui sent la frite fraîche, pis ses courbes qui méritent de commander un extra sauce.

Lucie, c’est pas juste une caissière, c’est une institution sensuelle à elle seule. Trente ans à faire déguster des hot-dogs, à faire danser ses rondeurs derrière le comptoir comme une valse de frites bien huilée. Sur les réseaux sociaux, son quotidien au resto est partagé avec une confiance parfois gratifiée d’un selfie ketchup-mayo. Un mélange parfait de « comfort food » et de « real talk ».

Faut la voir s’activer sur la friteuse, avec ses bras dodus, ses joues roses, pis ce petit déhanchement qui fait frémir même les clients les plus pressés. Elle est toute en douceur, toute en chaleur, toute en Lafleur !

Veuve, mais radieuse, Lucie continue de briller comme un néon au-dessus d’un trio hot-dog. Elle incarne la douceur simple, assumée et enracinée dans le terroir québécois. Pis si t’es chanceux, elle te gratifie d’un clin d’œil qui goûte le sucre à la crème.

Merci Lucie, pour tes formes franches, ton franc-parler, pis ton cœur gros comme une poutine familiale !


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