Qui ne se souvient pas des tests de personnalité qu’on retrouvait dans à peu près tous les périodiques mensuels destinés aux ados ? MOI je m'en souviens bien ! Ce sont surtout ceux de la revue
Filles d’Aujourd’hui (1983 - 2004) qui m’ont marqué : des sujets
ultra girly — amours, BFF, techniques de flirt — qui, allez savoir pourquoi, me parlaient plus que les articles sur les sacro-saints échanges de joueurs pour le Canadien de Montréal. Bien sûr que je lisais le
courrier de Manu.. hihihi ! À l’époque, je me disais même que j’aurais sûrement adoré être une fille : tout avait l’air tellement chaaaaaud ! Sur cet entrefaites, ne vous m'éprennez pas, je ne fais que replonger dans le temps l'espace de quelques minutes pour ce nouveau texte dont le temps de lecture est estimé à 8 minutes. Bonne lecture !
Je m'imagine trop facilement dans ce genre de conversation : «
Je crois que Félix‑Antoine et moi, c'est sérieux, il m’a éliminée en premier au ballon‑chasseur ». Ou encore : «
Ariane a scoré avec le beau Damien, la chanceuse… Je suis sûr qu'ils n'iront pas en prolongation ! » Bref, de vraies ligues majeures du potin. Attendez un peu. Time-out. Flash‑forward : en y pensant, me voilà dans la cinquantaine, toujours plongé jusqu’au cou dans ce même genre de conversations.. oups !
T’sais, même si je suis versé dans l'art du commérage, je n'arbore même pas la ceinture noire spécialité ragots ! Au cas où vous l’ignoriez, suivre l’entraînement du monsieur
Miyagi du potinage, le Senseï neuvième dan du bavardage,
Michel Girouard — potin version martini et nœud papillon, un brin bitch mais jamais vulgaire, et toujours bien informé — c’est un boulot de longue haleine. Son décès a d’ailleurs laissé son senpai,
Éric Rémy, prendre le relais.
Pour votre information, ces
grades suivent la discipline du
Uwabanashi‑dō, la «
voie du potin ».
Uwa pour superficiel,
Banashi pour bavardage,
Dō pour la discipline. Chaque progression de palier est marquée par un changement de ceinture pour les plus doués. La plupart des gens que je connais resteront à la ceinture
blanche toute leur vie : on leur raconte un potin, ils l’oublient aussitôt. Passer à la ceinture
jaune est pourtant d'une facilité déconcertante : partager l’info seulement avec quelques privilégiés, sous promesse de confidentialité (rarement respectée, surtout face à un initié de rang supérieur). Les ceintures
orange, ce sont ceux qui repèrent les regards en coin, les absences suspectes et les statuts Facebook vagues (
vaguebooking).
Pour obtenir la ceinture
verte, ça se corse. Ce sont les
archivistes du passé, capables de dire QUI a couché avec QUI, QUAND, même vingt‑cinq ans plus tôt. Plus dangereux encore, la ceinture
bleue est
l’infiltré social : il se glisse dans toutes les conversations et enregistre tout mentalement. Les ceintures
mauves, elles, semblent dotées de pouvoirs psioniques : détecteurs de mensonge ambulants, elles distinguent le bon grain de l’ivraie, sentent les non‑dits et complètent les blancs de conversation avec une précision glaçante.
À partir de la ceinture
brune, on parle de
senpai : maître de la bavasserie, il gère plusieurs sources, groupes et chaînes de textos à la fois, recoupant et confirmant… wooow ! L’avant‑dernière étape, la ceinture
rouge, elle appartient aux agents de terrain : les
ninjas du Uwabanashi‑dō qui lancent des phrases ambiguës en réunion et observent les réactions, provoquant la confidence chez leurs victimes.
Et enfin, la ceinture noire — le
Senseï du scoop. C’est LA personne qu’on appelle pour savoir «
Qu’est‑ce qui s’est passé avec Karine pis l’autre, là ? ». Il sait tout, digère tout, ne balance jamais frontalement… mais laisse juste assez de jus pour que la rumeur fasse son chemin.
Hahaha ! À vous maintenant de situer votre niveau sur l’échelle du Uwabanashi‑dō ! Moi, je végète à la ceinture verte… quoique, certains jours, je noue une ceinture rouge autour de mon front façon
Rambo, avant de passer à l'attaque. Ok, j’arrête ici : je pense que mon texte commence à ressembler à une page satirique des revues
Croc,
Safarir ou
Délire. Même si je vois où l'écriture de ce texte se dirige, je ne peux pas le clore sans évoquer ce qui me fait bouilliiiiir : les femmes bien dodues !
Eh oui, encore une pub qui tourne en boucle sur mes réseaux sociaux. Devinez quoi : la vedette, c’est une ma‑gni‑fique beeeelle et roooonde, éblouissante… oh que oui ! Au‑delà de son allure, la voix de Camille m’impose une écoute active ; elle me fait même frétiller le cuir chevelu, jusqu’à déclencher des frissons qui me parcourent tous les membres… je dis LES membres. Chère conseillère en planification financière, je suis déjà client de ta compagnie d’assurances, mais tu représentes un véritable risque financier : tu augmentes mes risques d'arythmie avant mes 65 ans ! Hihihi ! Reconnaissons‑le : tes hanches sont tout simplement… époustouflantes. Woooow ! Merci pour ta présence ; tu irradies une authenticité rare. Ton cardigan lilas et ton sourire franc donnent envie de t’écouter — et de rembobiner la pub, juste pour le plaisir de reprendre un conseil… sensoriel. Tu as ce petit quelque chose qui murmure : «
Relax, tu es entre les bonnes mains de Cam. »
Allez, fin de la pause admiration. On retourne aux tests de personnalité, le but premier de ce texte !
Aaaaaah, ces fameux tests de personnalité de
Filles d’Aujourd’hui ou de son pendant moderne,
Cool! depuis 1997
(et de la plupart des magazines «
girlie » québécois des années 80‑90) suivaient presque toujours la même recette : un questionnaire ludique, des réponses codées par lettres ou par points, puis un portrait taillé pour flatter (ou intriguer) la lectrice ou le… lecteur… ici présent. Ces tests psycho avaient tous un thème accrocheur pour faire vibrer nos cordes sensibles : amour, amitié, look, carrière rêvée. «
Quel type de chum te convient ? » «
Es‑tu leader de ta gang ou suiveuse ? »
Pourquoi ça pogne autant ? Merci à
l'effet Barnum ! Quoi, tu connais pas ? Allez, une petite définition maison de
l’effet de validation personnelle : effet pressenti lorsqu'une description semble te coller à la peau, alors qu’elle pourrait en réalité s’appliquer à tout le monde… c'est exactement la règle valide avec les horoscopes. Exemple : «
Tu es parfois timide, mais tu brilles quand il le faut. » Avouez que ça s'applique à l'entièreté de l'humanité, hein ? Hihihi !
En grande primeur, voici donc le tout premier test de personnalité de mon blogue. Mais
attention : pour en saisir toutes les références, tu dois impérativement lire le texte 167 avant. Sinon, tu vas rater les
inside jokes !
Quel genre de client(e) es-tu à la SAQ ? Réponds spontanément aux questions suivantes et compte le nombre de A, B ou C choisi.
1. Avant d’aller à la SAQ, tu...
A) fais une liste précise de ce que tu veux acheter.
B) scrolles Instagram à la recherche d’une pub de vin tendance.
C) te laisses guider par ton instinct et/ou ton attirance pour un(e) commis.
2. Rendu(e) dans les rangées...
A) tu compares les cépages, les années, les pastilles.
B) tu fais confiance aux étiquettes jolies et aux médailles autocollées.
C) tu spotes un(e) client(e) craquant(e) avant même de voir les bouteilles.
3. Devant une dégustation gratuite, tu…
A) poses des questions au sommelier et prends des notes mentales.
B) goûtes poliment en espérant une bonne surprise.
C) fais semblant d’hésiter juste pour observer le/la commis qui dit «... des notes de noix...».
4. Ton panier à la sortie contient…
A) une belle sélection équilibrée pour le souper.
B) une bouteille trendy et un mousseux que tu n’oseras pas ouvrir.
C) un vin au hasard que t’as acheté pour ne pas paraître louche à force de baver dans le coin.
5. À ton retour à la maison, tu…
A) prépares le repas avec amour et accord mets-vins.
B) postes une photo de la bouteille sur tes stories.
C) rédiges un billet de blogue pour immortaliser ta rencontre avec la rousse en short Lululemon.
Majorité de A : Le Maître de Chai !
Tu es organisé, cultivé, à en être intimidant. La SAQ est ton terrain de jeu, ta carte de fidélité est lourde de tout ses points-primes. Tu es du genre à demander le nom du sommelier… et à le retenir.
Majorité de B : L’Influencé !
Tu flottes entre raison et impulsion. Tu veux bien faire, mais tu succombes facilement au marketing et aux belles couleurs. Tu es le client préféré des étiquettes flashy.
Majorité de C : L’Épicurieux !
Tu ne viens pas que pour le vin… T’as l’œil, l’imagination fertile et le cœur grand ouvert. Chaque visite à la SAQ devient une scène de film. Tu ne choisis pas ton vin — c’est ton regard qui choisit ta prochaine histoire.
Pas de cachette entre nous… je suis du type C. Hahaha ! Bon, plus sérieusement : en parlant de tests, j’en ai récemment complété un plutôt... particulier : le
BDSMTEST (bdsmtest.org). Huhuhu ! C’est un test en ligne conçu pour mieux cerner nos préférences sexuelles, nos dynamiques relationnelles, et notre place dans le vaste spectre du
BDSM — Bondage, Discipline, Domination, Soumission, Sadisme, Masochisme.
Ouin… c’est pas le genre de questionnaire qu’on retrouve dans le Cool! magazine. On s’entend. Ce test ne sera jaaaaamais publié dans les revues pour ados à côté du quiz, genre, « Quel gars de Mixmania te ferait un câlin ? ». Pour être honnête, à la lumière des résultats du BDSMTEST, je n’ai pas eu de vraie surprise… sauf quelques lignes que je lis encore comme des hiéroglyphes coquins.
Résultats bdsmtest.org :
100 % Voyeur
100 % Exhibitionniste
97 % Non-monogame
93 % Switch
87 % Expérimentateur
85 % Soumis(e)
79 % Brat
77 % Bunny à corde
71 % Dompteur de Brats
62 % Dominant
59 % Ageplayer
58 % Primal (Proie)
57 % Petit(e)
56 % Dégradé
49 % Rigger
42 % Sadique
39 % Papa/Maman
35 % Primal (Chasseur)
33 % Vanille
26 % Esclave
26 % Masochiste
22 % Maître/Maîtresse
16 % Dégradeur
12 % Propriétaire
11 % Compagnon
Voyeur – 100 %
Hoooolala, regarder, c’est clairement mon kink : un vrai cinéaste du désir. Mon imaginaire tourne en 24 images/seconde, même si les occasions d’appuyer sur « Rec » ont été plutôt rares.
Exhibitionniste – 97 %
Voir et être vu, wow ! Séduire avec mon corps ou mes mots m’enflamme. J’ai quelques scènes à mon actif, mais il reste pas mal de territoire à conquérir.
Non-monogame – 93 %
Officiellement, je navigue en monogamie ; officieusement, mon esprit reste grand ouvert à toutes les configurations plurielles et aux modèles moins classiques.
Switch – 87 %
Caméléon érotique. J’aime donner et recevoir, dominer et m’abandonner… même si lâcher prise n’est pas toujours un réflexe.
Expérimentateur – 85 %
Tout essayer au moins une fois ? Pourquoi pas ! Une devise qui pimente chaque nouvelle rencontre.
En clair, je suis un voyeur-exhibitionniste à tendance switch (je viens tout juste d'apprendre le sens du mot); curieux, joueur et créatif. Je cherche du fun, du regard, du jeu, des connexions disons.. élastiques, toujours dans le respect. Les dynamiques de contrôle (Maître/Esclave) ou la douleur, ne m’appellent pas. Je préfère l’ambiance, les jeux de pouvoir nuancés, sans vulgarité ni gestes disgracieux (cracher, très peu pour moi). Parfois, je me demande quel candidat je ferais dans une téléréalité genre
Loft Story… hihi ! Allez, direction la
tente-à-cul (si vous avez écouté la première saison du loft 2003, vous comprendrez)!
Pour en finir avec ce test, tergerversons de certaines lignes de kinks qui me restent franchement nébuleuses : une nomenclature
franglais dont je ne suis pas encore tout à fait maître. J’ai dû écumer
Google comme un étudiant en veille d’examen, histoire de saisir les tenants et aboutissants de certains kinks… et, honnêtement, je nage encore parmi les nuances subtiles que ces termes proposent. Celui qui m’échappe le plus reste le fameux fantasme
primal et ses deux variantes.
— Switch : Peut être dominant ou soumis selon les situations ou les partenaires.
— Expérimentateur : Aime explorer de nouvelles pratiques ou dynamiques.
— Brat : Soumis baveux et provocateur qui aime tester les limites du dominant.
— Bunny à corde : Aime être attaché avec des câbles, dans une optique esthétique ou sensorielle.
— Dompteur de Brats : Dominant spécialisé dans le contrôle des Brats indiscipliné, hihihi.
— Ageplayer : Joue des rôles avec des différences d’âge simulées (enfant/adulte).
— Primal (Proie) : C'est avant tout un jeu de rôle de type.. animal. Suivre ses instincts, aime être traqué ou capturé.
— Petit : Prend un rôle d’enfant ou d’ado (non sexuel ou partiellement sexuel selon le contexte).
— Dégradé : Apprécie les humiliations ou la mise en position d’infériorité.
— Rigger : Aime attacher les autres avec des cordes, lantonyme du bunntly à cordes.
— Sadique : Tire du plaisir en causant de la douleur physique ou psychologique, dans un contexte consensuel.
— Papa/Maman : Joue un rôle parental protecteur et affectueux (souvent associé à un « petit »).
— Primal (Chasseur) : Suit ses instincts, aime chasser ou dominer une proie.
— Vanille : Préfère la sexualité plus classique sans les éléments BDSM et autres kinks.
— Esclave : Se dévoue totalement à un maître, obéissance stricte.
— Masochiste : Tire du plaisir de la douleur physique ou psychologique.
— Maître/Maîtresse : Aime posséder et contrôler un esclave dans une dynamique.
— Dégradeur : Tire du plaisir en humiliant ou rabaissant un partenaire (consentie).
— Propriétaire : Voit son/sa partenaire comme une possession précieuse.
— Compagnon : Préfère les dynamiques basées sur la tendresse, la proximité émotionnelle.
Et vous, chers lecteurs et lectrices, quel serait votre profil BDSM ? Allez donc faire le test : c’est gratuit et, en principe, anonyme. Honnêtement, qu’est-ce que ça peut bien faire si une agence de marketing découvre que vous êtes Bunny à corde à 100 % ? Au pire, vous recevrez de la pub pour de la corde multiusage… Si ça arrive, c’est simplement que votre résultat a fini entre de mauvaises mains.
Vous l’avez fait ? Partagez-moi vos kinks qui dépassent les 90 % : j’ai besoin de nouveaux sujets pour mes rêves éveillés ! J’ai pris un malin plaisir à écrire ce texte qui prenait une étrange tangente au départ, je ne voulais surtout uniquement balancer mes résultats de test sans foie ni loi. J’espère que vous avez eu autant de plaisir à lire mon texte que j'en ai eu à l'écrire. Meeeerci pour votre visite !
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