166- American Porky's (01JUIL25 1/1)!

Je vous annonce tout de suite que le texte nécessite 7 à 8 minutes de lecture.. passionnée. Même si je n’écoute plus beaucoup la télé en tant que cinquantenaire bien établie, en fouillant dans mes souvenirs pour écrire mes textes, force est de constater que… la télé a été un témoin privilégié de mes montées hormonales typiques de l’adolescence. Si vous êtes Québécois ou Québécoise de la génération X ou Y, vous aussi êtes certainement passé par les fameuses présentations de fin de soirée Bleu Nuit, à TQS ! Avouez-le : c’était un moment qu’on attendait avec impatience, installé devant une grosse télé silencieuse du sous-sol. Le Atari et le Nintendo passaient soudainement au second rang.

Avec ces films soft-érotiques diffusés sur la télé publique, plus besoin de syntoniser les chaînes payantes et d’essayer de deviner une paire de seins entre les lignes brouillées du canal 53 sur le cabloselecteur. L’autre jour, j’écoutais un balado où l’invité était carrément un spécialiste de Bleu Nuit… genre, le gars prépare une « thèse » sur ce mythique bloc de programmation, qui a persisté vaillamment de 1986 à 2007.

Je ne veux pas vous développer un texte sur Bleu Nuit. Ce que je mijote, c’est plutôt un hommage à un film de 1981 qui a donné naissance à une série de trois opus. Un bijou un peu tombé dans l’oubli, même si Howard Stern a produit une suite juste pour éviter que les droits de la franchise tombent dans le domaine public – un peu comme Mickey Mouse, dont certains droits ont expiré en 2024 (eh oui, Mickey est maintenant libre de flirter avec qui il veut.. ou presque). Je veux plutôt vous entretenir d’un film qui a marqué ma génération comme American Pie (alias Folies de graduation) ayant bouleversé celle des milléniaux. Roulement de tambour, solo de tambourine hormonal… le film en question, c’est Chez Porky (Porky's, dans sa version originale) !

Et tant qu’à faire, je me suis penché sur la question : quel film épique du même genre pourrait définir les générations plus récentes? Pour les Z, c’est sans hésiter, même si je n'ai pas visionné le film, Booksmart (Première de classe) – deux nerdettes en mode quête express d'une adolescence digne de ce nom. Et pour les Alphas? Je mise sur la série Sex Education (Éducation Sexuelle), cette perle Netflix que j'ai écouté, où les ados parlent de sexe comme on commandait une pizza dans les années 90 : sans filtre, avec trop de toppings, mais pleine de bonnes intentions. Ouin.. et c'est vraiment de leur temps !

Revenons à notre sujet principal, Chez Porky, c’est le synopsis classique des films d’ados d’avant les années 2000. Préparez-vous à un scénario on ne peut plus basique : ce film ne réinvente pas la roue, il la graisse avec du lubrifiant bon marché!

Années 1950, Floride. Une gang de gars du secondaire rêve de perdre sa virginité et de percer les mystères du corps féminin – un mystère aussi bien gardé que la formules secrète de la panure du poulet PFK. Après une série d’échecs gênants, ils décident d’aller se rincer l’œil dans un bar rural du nom de Chez Porky, célèbre pour ses filles faciles. Le propriétaire, un redneck obèse, vulgaire et malhonnête, les humilie et les détrousse. C’est là que le film bascule : place à la vengeance! Comprenez également que le shérif de l'endroit est le frère de Porky.

Hihihi! Queeeelle scénario facile, avec des personnages presque aussi caricaturaux que ceux dans Police Academy. Et pourtant, le film a bel et bien été considéré... pour adulte mature! Huuuuum... aujourd’hui, pas du tout. Mais à l’époque, attention : c’était perçu comme une comédie sexuelle à la limite de l’indécence. Pour tout vous dire, c'est à l'égal d'un « film d’ado » aujourd’hui, mais en 1982.

Certains pays ont levé le bouclier moral en criant au scandale. Aux États-Unis, c'était interdit aux moins de 17 ans (R – Restricted). Le sexe? Tabou, sauf s’il est puni ou dramatique. La violence est davantage toléré. Pour le Canada, le film en salle s'est vu interdit aux moins de 18 ans (R – Restricted). Pour la sexualité au cinéma, c'est un brin plus relax qu’aux USA, mais encore timide dès que ça parle de cul. Au Québec, ça prenait 13 ans et plus pour passer les tourniquets des salles de projection. La sexualité passe mieux si elle est présentée avec humour ou sans violence. Tsé, on a grandi avec Rock et Belles Oreilles (RBO). En France le film est classé tous publics. La nudité? Ce n'est pas un problème. Même les pubs de yogourt y sont plus explicites que Porky’s. En Irlande, le film est d’abord interdit, puis classé 18+. L’Église catholique avait encore un œil (et une règle) sur tout. Pas de Bleu Nuit à Dublin.

Bref, selon l’endroit où tu regardais le film, t’étais soit en train de rire en gang à 13 ans… soit en train de te faire sermonner pour avoir tenté de tromper la guichetière du cinéma en mentant sur ton âge ! 

Je ne passerai pas le film en revue — il existe toutes sortes de ressources en ligne pour combler votre soif de connaissance à ce propos. Ce que je veux surtout ajouter, c’est que ce film fut, en ce qui me concerne, un complice dans l’éveil d’un désir grandissant pour une sexualité récréative, bien différente de ce que l’école nous enseignait (puberté, bébé, contraception, pis bonsoir). Faut dire que dans ma chaumière, le sexe, c’était silence radio. On n’en parlait juste pas. Alors.. pourquoi je parle du film? Parce qu’il y a plusieurs scènes qui ont carrément tatoué mon imaginaire... assez pour que je m’en souvienne encore quarante ans plus tard.

Une première scène culte? Celle où les gars percent un trou dans le mur du vestiaire pour zieuter les douches des filles. Résultat? Les p’tits mâles jubilent à l’idée de voir les étudiantes mouillées (au sens propre, hihihi). Tout va bien jusqu’à ce que l’un d’eux décide que le trou est un « gloryholes »... woooow! Les filles, paniquées, appellent l’entraîneuse, une madame avec la carrure d’une Amazone. Une femme qu’il ne faut pas provoquer dans un ring de lutte. Elle empoigne le pénis qui dépasse du trou et le tire avec toute la rage de la justice féminine… ooooouch! Tsé, quand je dis que c’est anthologique... je connais aucun gars qui ne rêvait pas secrètement de voir ce qui se passe pour de vrai dans un vestiaire de filles.

Le lendemain? La coach — je viens de voir qu’elle s’appelle Balbricker (juste le nom est une promesse de douleur) — exige que les garçons se placent en file pour une inspection visuelle des membres sans virilité. Hahahaha! C’est assez surréaliste. Elle veut identifier LE pénis qu’elle a tenté d’arracher, huhuhu! Même si, dans les fantasmes d’un ado en feu, se faire toucher la saucisse par sa prof préférée peut sembler le summum, disons que la coach, elle, n’y allait pas avec douceur. Aujourd’hui? Hum… je suis curieux de savoir si je réussirais à... bander... devant une femme de sa carrure qui exige un line-up de gars. Hihihi!

Une autre prof, surnommée Lassie (aucun lien avec le chien, mais côté hurlements, on n’est pas loin), est éprise d’un collègue prof d’éducation physique. Ils se retrouvent tous les deux dans le local de rangement du gymnase. Tel une lionne, elle lui saute dessus pour une partie de jambes en l’air bien sentie, dans les serviettes souillées. Enfin, on devine, parce qu’à l’écran, on ne voit rien. Pendant ce temps, les gars s’entraînent au basketball sous l’œil distrait des coachs… jusqu’à ce qu’un concert de cris à la coyote en rut résonne dans tout le gymnase. Et là, l’hilarité générale. Tout le monde capote en entendant Lassie gémir sa vie.

Psssst… des femmes très vocales au lit, j’en ai jamais vraiment croisé. Moi-même, j’suis pas du genre à pousser des chants gutturaux pendant l’amour. J’ai déjà entendu le mot oinker — pour désigner ceux qui grognent comme des cochons pendant l’acte. Euh… chacun ses tripes (pas les boyaux de saucissons) et sa façon de témoigner son plaisir. Une dernière petite scène? OK. C’est ici que le film glisse tranquillement vers sa conclusion.

Il y a cette scène culte, délicieusement gênante, dans laquelle peeeeeersonne ne voudrait se retrouver. Les gars — surexcités à l’idée de passer à l’action, genre, perdre leur virginité — roulent jusqu’à un coin éculé de la Floride pour se rendre au bar Chez Porky, un repaire légendaire de filles faciles et de promesses sexuelles un ti-peu louche. L’endroit est un festival kitsch : lumières rouges, tenancières au regard aussi fatigué que leur mascara et clients douteux à souhait. Ambiance western avec odeur de sueur et de bière tiède.

Les gars paient pour une « rencontre » avec une employée du bar, qui les fait monter un par un dans une pièce au fond. Pendant ce temps, les autres attendent en bas, morts de rire, nerveux et chauffés à blanc. L’anticipation, à cet âge-là, c’est presque aussi bon que le passage à l’acte. Ce qu’ils ignorent, c’est que tout ça, n’est qu'un piège tendu par Porky lui-même, un vieux redneck bien décidé à plumer les naïfs. Le premier gars entre dans la chambre, tout excité, se déshabille dans le noir… et hop! le plancher s’ouvre sous ses pieds. Il tombe dans la boue des marais, nu comme un ver. La lumière s’allume sur ses amis qui attendaient leur tour, eux aussi déjà tout nus. Comme dans tout bon film d’ados, l’humiliation est totale. Ils se font éjecter du bar comme des déchets sexuels non recyclables… ouin… ce genre de bébelle, y’a pas de bac bleu pour ça.

Pourquoi c’est une scène culte? Parce que ça résume parfaitement le fantasme adolescent qui finit en farce cruelle. Parce que c’est la montée du désir suivie d’une chute — au sens propre — dans le ridicule. Parce que c’est filmé comme une BD porno-comique, où l’humiliation est presque tendre… sauf pour l’ego du protagoniste. Mettez-vous à leur place : c’est comme, en tant que gars, se faire baisser les culottes devant toute la classe. Jogging ET bobettes.

J’ai déjà lu une étude pseudo-anthropologique disant que vouloir perdre sa virginité à tout prix à 18 ans, ça fait très années 80/90. Chez les boomers, les XY et les milléniaux, la virginité était perçue comme un fardeau à éliminer au plus vite — un symbole d’immaturité et de retard affectif. Ouin… je pense que j’ai vraaaaiment raté le bateau et je suis arrivé bon dernier pour ce cross country à finir. J’voyais pas ça comme une course, mais je voyais bien que j'étais à part, alors incapable d'entrer en relation avec une femme, encore moins d’avoir une relation sexuelle.

Les générations suivantes — la Gen Z et les Alphas — ils s’identifient à des valeurs comme la santé mentale, le respect, le consentement, la fluidité des genres et de l’identité. Aujourd’hui, on peut être cool, assumé, et désirable, même sans être passé à l’acte. Ce n’est plus un badge obligatoire ou un rite de passage sacré. Résultat? Ils vont peut-être vivre leur sexualité avec moins de pression, plus de conscience… et possiblement, plus de plaisir plus tard.

Voilà. C’est tout pour ma petite analyse pseudo-sociologique du film Chez Porky. Je n'ai pas osé le revoir avec ma tête de cinquantenaire, mais je peux vous dire que la trilogie est dispo sur Prime Vidéo, avec la cote 18 ans et plus! Hihihi! Peu importe, je ne suis pas prêt à me replonger là-dedans, même pas pour vous pondre une nouvelle analyse. Ça doit être d’un ennui incommensurable à binge watcher !

En passant, niveau traumatisme d’ado cinématographique, je me souviens d’une scène gravée au fer rouge dans mon cerveau. Un film avec Sean Penn, je crois, à l’époque où il était « ado » lui aussi. C'est une scène où il place stratégiquement une saucisse dans son short, pour se donner un look de verge de pornstar. Lors d’un concours de wet t-shirt, la fille gagnante le choisit pour une partie de jambes en l’air dans le backstore. Quand elle met la main dans son pantalon et tombe sur la saucisse oubliée… oulalala! Il devient la risée de toute la station balnéaire.

Nancy Parsons, alias Balbricker, alias la coach, décédé en 2001 — J’imagine le traumatisme. Tsé, le genre de honte qui colle comme du sable mouillé dans le craque. Ouf.  C’est ici que je vous laisse, avec une impression d'avoir expié quelque chose de tenace dans ma mémoire. Merci d’avoir pris le temps de plonger dans ces souvenirs d’ados en manque de plaisir charnel, hihihi. Meeeerci! Pssst.. ça doit faire bizarre dans votre tête que je ne parle pas de femmes toutes en courbe.. hihihi!



#grosse #film #ado #virginité #porky's #vestiaire #coach #inspection #chezporky #bar #saucisse #douche #fille #prof #basket #coyote #adolescence #voyeur #trappe #humiliation #fantasme #gloryhole #sociologie #ligne #gêne #éveil #jouissance #culotte #souvenir #cinquantaine

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

147- Papillon plus grand que nature (25JAN25 1/2)!

146- Retour vers le 001 (18JAN25 1/1)!

143- Lexique des rondeurs (28DEC24 3/3)!