005- Dérooooooooule le rebord pour rencontrer (07DEC22 1/1)

Bon, laissez‑moi rêver un brin à cette fameuse rencontre avec une chère correspondante. Quoi, c’est défendu ? Rappelons que j’ai dévoré plus d’un Harlequin jadis (et je les ai toujours trouvés délicieusement kitsch, haha !). Passage obligé du pré‑ado en plein éveil, mettons.

Mais ne vous attendez pas à une histoire avec une chirurgienne de renommée mondiale ni avec un milliardaire tourmenté voguant sur son yacht vers une île de carte postale. Ici, on reste 100 % terroir canadien. Nos deux protagonistes de l’histoire rêvée se donnent plutôt rendez‑vous dans LE spot de rencontre par excellence : un petit café — ou, comprenez, un bon vieux Tim Hortons — avec l’odeur de beignes tout frais et le café filtre qui fume dans les gobelets en carton ciré.

Ouin, dans mon histoire, c’est sûr que je serai le premier arrivé là‑bas, pour mon rendez-vous avec les feelings. Je t’attendrai, zen, en décortiquant les valeurs nutritives des beignes imprimées sur le napperon au fond de mon cabaret — histoire de justifier d’avance le deuxième. Bien calé à une table, tout près du faux foyer, je te vois entrer, nimbée d’une auréole dorée (pas sûr que ce soit un signe de sainteté, mais, tsé, on assume nos petits vices). Oh boy ! Mes yeux te déshabillent illico, et je parie que tes joues rougissent en comprenant que c’est toi l’objet de toutes mes envies.

À peine as‑tu quitté le comptoir de commande, tu me rejoins, tes tentations dégoulinant de miel… ouf ! Et quelle coïncidence : toi aussi, tu as choisi une roussette au miel pour m’accompagner, la fameuse roue de tracteur. On se donne la bise d’usage, puis on entrechoque nos roussettes comme deux coupes de champagne, scellant ainsi une nouvelle complicité sucrée. En jasant, on déroule nos anecdotes, nos désirs, nos envies et ces attentes un peu bouillantes qui font pétiller les regards. Je lève alors mon gobelet, avale une longue lampée de café brûlant sans te quitter des yeux ; je suis déjà galvanisé par le sucre de nos beignes.

Dès que mon verre touche la table, quelle n’est pas ma surprise de sentir tes doigts se glisser entre les miens… M‑Y G‑O‑D ! Tu parais tout aussi étonnée de voir à quel point ce simple frôlement me fait perdre la tête. Sans attendre, j’amène mon autre main pour effleurer ton poignet joliment dodu, malgré la rugosité de mes doigts tannés par un boulot manuel. Qu’importe si ma peau te semble rêche ; le geste, comme l’instant, déborde de sensations trop longtemps mises en veille par nos vies trépidantes !

Tes joues s’empourprent aussitôt, couleur beigne fraise‑vanille, et ta seconde main rejoint le manège… huuuuum ! « Séduit, je le suis », te dis‑tu peut‑être (j’avoue : écrire ces lignes est presque aussi intense que de vivre le fantasme). Crois‑tu vraiment que nos jambes restent sages sous la table ? Hihihi, absolument pas !

Quand la tension devient insoutenable, j’approche mon visage, avide du baiser tant rêvé. À ma grande joie, tu fais de même, la tête légèrement inclinée… wow ! Les paupières mi‑closes, je plonge un regard discret mais franc dans ton décolleté. Tu resserres les épaules, affiches ton plus radieux sourire aguichant et laisses tomber, d’une voix rieuse : « Cochon ! » C'est ici que je lance la question ultime :
 Toi, dame ronde que j’admire, veux‑tu être mon amie jusqu’à ce que la vie nous sépare ?
 Oui, je le veux ! réponds‑tu.
Sans tarder, je glisse une roussette au miel à ton doigt… que je dévore goulûment (le beigne, pas le doigt). Hahaha !

Pour conclure, croyez‑moi : dans ces temps lointains, la lecture avait encore de beaux jours devant elle. Les sites de petites annonces de chaaaarme n’imposaient pour ainsi dire aucune limite de caractères ; ils exigeaient seulement un petit minimum de mots, question de principe. Ainsi, vous venez de parcourir ma propre annonce, concoctée pour scotcher l’attention d’une âme XXL un tantinet esseulée. À l’origine, mon texte était bien moins étoffé ; je l’ai batisfolé juste assez pour qu’il soit présentable sur le blogue.

Aujourd’hui, avouons‑le, c’est l’image qui fait vendre. Le côté genre masculin ne prend plus le temps de lire, tandis que, chez les femmes, l’art de bien écrire fait toujours son petit bonhomme de chemin. C’est donc la piste que j’ai choisie pour me distinguer au milieu du raz‑de‑marée d’hommes en quête de sensations et pêcher celle qui me fait vibrer.. sans m'obliger à exposer ma prise que je tiens par les branchies.. hihihi !

Un énorme merci d’être passé par ici !



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